Mes yeux se posent sur la bouche d'aération où je suis supposée attendre mon futur coéquipier. Il y a du monde dans les couloirs du deuxième étage, mais j'essaie de ne pas trop relever les yeux. Mon incapacité à reconnaître qui que ce soit rend dérangeant la moindre de mes sorties. Je me retrouve régulièrement face à une personne que j'ai oubliée. Et la situation n'est jamais facile. Pour le moment, peu de personnes sont au courant du destin tragique qu'a pris le virage de ma vie. D'un certain côté, j'en suis bien heureuse. C'est compliqué de garder ce secret, serte, mais du-coup je ne vois nulle pitié dans le regard des autres. Je pense qu'ils doivent s’imaginer que je suis encore sous le choc des attentats, ce qui justifie en partie mon comportement... étrange. Mais quoi qu'il en soit, j'évite au maximum les rencontres hasardeuses, je n'ai que trop bien vu l'effet que la vérité a eu sur Kazuma. Les gens se sentent trahis quand on les oublis, blessé et... impuissant. Et ceux même si je ne suis pas responsable.
Je soupire et fais rouler la hanse de mon sac à dot de mon épaule, de manière à l'avoir en face de moi. Si je fais semblant d'être occupée, peut-être que personne ne remarquera ma présence ? Ou... qu'ils hésiteront un peu plus à venir m’interpeller ? Peut-être, oui. Alors je fais donc semblant de vérifier, encore et encore le matériel que j'ai longuement préparée la veille afin d’accomplir cette décente au premier étage. Je sais exactement ce qui se trouve dans ce sac et ce qui n'y est pas. Mes mains roulent par automatisme sur les outils cliquetant et anciens qui n'ont plus de secrets pour moi. Puis... je finis sincèrement par me trouver ridicule à faire ça depuis de longues minutes. Je m'impatiente.
Du-coup, je décide de prendre de l'avance et attaque le déboulonnage de la grille d'évacuation d'air, qui est communicante avec les étages inférieurs et supérieurs. D'ordinaire, le passage d'un niveau à l'autre aurait été facile, mais avec les événements, les sous-sols et le premier étage ont dû être coupés du reste. Pour traverser, il nous faudra donc passer une série de cloisons que nous devrons dévisser et remettre en place une fois franchis afin de ne pas laisser l'oxygène ce perdre. Un long parcours laborieux. Pour ça, je suis munie d'une combinaison antiradiation noire, relativement fine et d'un masque à gaz qui m'accorde une bonne heure d’oxygénation. Je suis fin prête à partir.
Il me manque juste ce fameux Jung Wan. Inconnus à ma mémoire, bien sur. Mais d'après mon chef de mission, lui et moi formons un duo redoutable. Redoutable. C'est le mot justement... Car si nous sommes si fusionnels que ça, je ne donne pas chère de ma peau et de mon petit secret. Mon masque à gaz à la main, j'attends. Je l'attends. J'ignore quelle heure il est maintenant, mais si je me fis à mon instinct, il doit facilement avoir 5 min de retard.
Je piétine. Je suis heureuse de pouvoir enfin être utile. Je n’irais pas jusqu’à dire que ma jambe est totalement rétablie, ce serait complètement utopique et dérisoire de ma part. Mais elle va beaucoup mieux. Suffisamment, du moins, pour me laisser me mouvoir comme je le souhaite. J'en avais marre de me sentir inutile, marre de tourner en rond, marre de me morfondre de mon état amnésique. On nous à confié la mission d'aller récupérer du matériel laissés dans des chambres qui ne sont plus accessibles par les escaliers et les ascenseurs. Ça doit être dans un sale état là-dessous et même si je me souviens - bizarrement - très bien de la peur que j'avais éprouvée là-bas, je ressent une sorte d’excitation enfantine à partir fouiner dans les débris.
Et peut-être qu'au fin fond de moi-même, je laisse survivre ce micro-espoir que... les images que je m’apprête à revoir éveillent une lueur chez moi. Une lueur de souvenirs.
En revanche, ce que j’aurais bien voulu oublier... c'est l'horreur de l’ampleur de la catastrophe qui nous attend en bas. Bien des morts n'ont pas encore été retrouvés et je ne suis pas suffisamment naïve pour imaginer une seule seconde que notre parcours n'en croisera aucuns...
" Mais que-ce que tu fou Jung Wan ? " Grondais-je entre mes dents tout en sondant la foule de mon regard brun. J'ignore qui je cherche, mais... je le cherche quand même. Abandonner, c'est définitivement pas mon truc."
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Katsumoto Ryu
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Mar 28 Mar - 2:17
❝En route vers l'inconnu❞
Ryu & Jung Wan
Quand on m'annonce que je vais à nouveau faire équipe avec Ryu, plusieurs sentiments se mélangent en moi. Déjà, je me demande si ce n'est pas encore un peu trop tout pour elle. L'accident est quand-même assez récent, elle a été hospitalisé pour blessure. Le second sentiment que je rencontre, c'est une sorte de frustration, de honte, je ne saurais pas dire. Je m'explique; Ryu a été hospitalisé, bien que je prenais tous les jours de ces nouvelles, je ne pouvais pas la voir. Et j'avoue espérer qu'elle ne m'en veuille pas... A sa sortie non plus, je ne l'ai pas vu. J'avais dans l'idée qu'ils voudraient passer un peu de temps rien que Kazuma et elle. Je n'avais aucunement besoin d'assister à leur retrouvaille bizarre. Et J'ai bien du faire, car depuis sa sortie, je n'ai vu ni l'un, ni l'autre de ces deux gamins. Donc J'ai honte de ne pas être allé la voir, mais J'ai en même temps une bonne excuse. Et le dernier sentiment que je ressens, c'est une sorte d'excitation. Je suis content. Pour tellement de raison.
Content parce que je retrouve ma partenaire de boulot. Bien sûr que j'ai déjà repris depuis longtemps. Bah depuis le début. Je fais parti des personnes qui n'ont subit aucun dégâts, aucune perte, donc je me suis vite mis au travail. Faisant ce qu'on me demandait, avec des personnes avec qui je n'ai jamais travailler auparavant. Ou des fois si, mais bon, je n'appreciais pas forcément leur compagnie. Après, j'ai conscience que je n'apprécie que très peu de compagnie. Mais là, il s'agit de Ryu, sa façon de bosser va avec la mienne. Elle est douée, déterminée, motivée, puis C'est elle. Elle me connaît, je la connais et donc tout se passe à la perfection. Puis ça fait vraiment longtemps que nous n'avons pas bosser ensemble... Un peu plus d'un an en fait. Car quand je suis sorti de prison, on m'a foutu dans une zone où elle n'était pas, mais l'endroit était je cite "plus simple" pour voir si je n'avais pas perdu la main. Tout simplement pour me surveiller quoi. Il fallait regagner leur confiance. Puis il y a eu les explosions et... vous connaissez la suite. Alors retrouver ma partenaire de boulot est quelque chose dont j'ai hâte, oui même pour fouiller dans le cimetière qu'est devenu le premier étage. Nos anciennes chambres.
Je suis aussi content, parce que en plus de retrouver une partenaire de travail, je retrouve une amie. C'est ce qu'elle est avant d'être ma partenaire de boulot, une amie. Avec Ryu, j'ai grandi de plusieurs façon; mais dans le cas précis, on a littéralement grandi ensemble. Quand on est gosse, la différence d'âge ce vois plus que quand on est adulte. Mais malgré ça, Ryu et moi, on s'est toujours bien entendu. Est-ce que ça aurait été différent si Kazuma n'avait pas été là ? J'en sais rien, et pour être honnête, c'est un scénario auquel je ne veux même pas pensé. Enfin quoi qu'il en soit, je vais retrouver mon amie a nouveau. En sortant de prison, ça avait été un plaisir de la revoir sa petite tête souriante et boudeuse, même si elle a merdé en traînant avec le docteur soleil, j'étais content. Et là, je suis dans le même état en descendant au deuxième étage après avoir récupéré mon masque et mes deux sacs, un avec des outils, un vide pour récupèrer du matériel peut être réutilisable... En tout cas, moi je ferais en sorte que ce soit réutilisable. Toutes les pièces sont importante. On peut pas tout renouvelé indéfiniment dans un bunker. Alors on fait de notre mieux dans le recyclage.
Quand j'arrive près de la petite Ryu, je suis dans son dos, j'ai du lui passer a côté sans faire attention. La première chose que j'entend d'elle après tout ce temps c'est : "mais qu'est-ce que tu fou Jung Wan ?" Ça a réussi à me foutre le sourire sur les lèvres. Elle a appris des meilleurs. Je pose ma main sur sa tête.
- Qu'est-ce que tu as a raler gamine ?
Je souris toujours un peu. Autant vous dire, même si je me répète, que je suis content. Parce qu'avant de retrouver une partenaire de boulot et une amie, C'est une soeur que je retrouve. Et je suis certain, c'est peut être prétentieux, qu'elle est aussi contente que moi de reprendre le boulot, avec moi qui plus est.
Retirant la main que J'avais lourdement abattu sur le haut de son crâne, je l'examine entièrement. Elle n'a pas l'air cassée. C'est déjà ça. Je suis rassuré. Kazuma avait beau me dire comment ça allait, je pouvais pas me faire une idée sans l'avoir en face de moi. Mais qui parle de retrouvailles larmoyantes ? Allons... C'est mal me connaître. Je réajuste mon sac et je passe mon masque autour du cou, je ne le place pas encore sur mes voies respiratoires.
- Bon, on attend toujours les mêmes.
Je ne me tourne même pas vers elle pour dire cela. Je suis en retard, je sais que ma remarque va la faire raler. Mais vu que ça fait longtemps, Je n'attend que ça. Me dirigeant vers le sas aménagé pour accéder au premier, je met finalement mon masque. Je montre notre acte de mission portant nos deux noms et nous pouvons passer... Je jete un coup d'oeil à mon amie, est-elle prête à affronté tous ça?
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Mar 28 Mar - 14:54
En route vers l'inconnus.
Juju & Ryu
Je fus tellement surprise par la main qui se posa sur ma tête que je sursauta comme un enfant prit la main dans le sac. Dans le sac de mes recherches désespérées pour trouver mon coéquipier. Avec l'espoir que mon comportement tendu et étrange ne se remarque pas, je me retourne pour enfin identifier ce chère Jung Wan. Je me retrouve alors face à un homme de mon âge, bien plus grand que moi. Mon regard croise le sien et j'essaie vainement de me souvenir de ses traits. Mais c'est inutile, je l'ai compris dès la toute première microseconde. Je le découvre totalement. C'est un beau garçon, cheveux bruns et désordonnés qui cernent son regard sombre, visage flegmatique et petit sourire de canaille. Entre Lui, Kazuma et Ren, je pense pouvoir m'affirmer chanceuse de m'être entourée de si beaux spécimens masculins. Mais... je dérive là... J'ignore comment réagir à son apparente proximité. Je le vois m'observer de haut en bas et ne peux retenir un haussement de sourcil interrogateur. Il fait quoi là ? C'est super déstabilisent de ne pas pouvoir jauger si son comportement est acceptable ou non. S'il y a quelque chose entre nous ou non. Si je le connais techniquement depuis longtemps ou non. Si... je m'entends bien avec lui. Si je suis d'ordinaire à l'aise avec lui ou non. S'il y a des secrets entre nous ou non. Je vous jure... c'est fatigant. Alors j'opte pour ma conduite habituelle, la Ryu normal, même si ça me dérange profondément d'être perdus ainsi. Après tout, c'est ma faute. Si j'avais dit la vérité, les gens se seraient déclarés et j’aurais normalement été capable de définir mes amies de mes ennemis. Mais... c'est une position de faiblesse et j'ai parfaitement conscience que certains pourraient facilement me mentir sans que je ne puisse m'en apercevoir. Je préfère donc observer. Quitte à patauger lamentablement dans la semoule.
" Ouais... J'avais peur que tu ne te sois perdus dans nos nouveaux quartiers bourgeois. " Tentais-je, à tâtons, après avoir vu son tatouage d'automne à son poignet. Je ne risquais pas grand-chose à m'aventurer sur les sujets d'actualités. Tout le monde en parle. Donc c'est logique que j'y fasse moi aussi allusion. Pour éviter qu'il ne décèle le moindre trouble dans mes yeux, je me mets en marche à coté de lui et garde mon attention résolument porté vers l'avant. " La prochaine fois, je te ferrais parvenir une carte et une montre. " Dis-je en attachant mes cheveux qui avaient poussé depuis l'attentat. À ce sujet, j'ignore pourquoi, mais j'ai implicitement décidée de ne plus les couper tant que... je n’aurais pas retrouvée la mémoire. Une manière rebelle de déclarer que la véritable Ryu n'est malheureusement plus. Disparut, j'espère seulement pour un temps, dans les funestes décombres du sous-sol.
J'enfile la capuche noire sur ma tête avant de coller le long masque à gaz sur mon visage, terminant de rendre tout ça étanche et... très étrange. Je croise le regard du gardien qui me salut sans discrétion après avoir vérifié notre acte de passage, il me fait un petit clin d’œil très explicite. " Contant de te revoir parmi nous Ryu. " Me déclarât-il avec un grand sourire. Encore un beau garçon... Je cligne des yeux et finis par sourire derrière mon masque " merci... " Lui-répondit-je avant de m'éclipser discrètement dans le sillage de Jung Wan, qui m'observe aussi d'ailleurs. Bon... j'ai la fervente impression d'être une petite brebis menteuse, infiltrée dans une féroce meute de loups. Prête à se faire démasquer au moindre faux pas. Derrière mon masque à gaz, je serre les dents et passe à coté de Jung. Je fais rouler mes épaules en observant la série de sas qui nous attend et soupire un grand coup. Essayant de faire passer mes doutes sous l'entière responsabilité du stress engendré par notre future mission. " Bon... Allons-s'y. " Soufflais-je en abattent ma main sur le dernier bouton de décompression. Après cette porte, nous n’aurons plus droit à l'erreur. Mike, mon chef de mission, m'a donné des directives simples. Passer dans la bouche d'aération numéros 378 qui se trouve dans le dernier sas, ramper dans le conduit qui circule dans le plafond du premier étage et atteindre une des parties qui ne sont plus joignables par ce qui reste du couloir du premier étage. Donc en gros, on va devoir se faufiler là où personne n'est encore jamais allé depuis l'attentat afin de trouver des objets personnels et/ou encore utile à notre survit dans les étages supérieurs. Facile... La bouche d’aération est déjà ouverte car déjà utilisée par d'autres équipes qui couvrent d'autres secteurs d'exploration du premier étage. Mes yeux observent ce troue noir et glauque sous le bruit rythmique de ma respiration dans le masque à gaz. J'ignore pourquoi, mais un long frisson me ravage la colonne vertébrale. On y est. Je vais devoir y retourner. Mes yeux cherchent ceux de Jung. Il va pouvoir y lire ma peur. Facilement même. " Si je flanche, tu m'en colle une, hein ? " Lui demandais-je en essayant de jouer d'humour pour me motiver. " Je compte sur toi. " Terminais-je avec un petit clin d’œil qui était plus là pour moi-même que pour lui. Puis sans me laisser le temps d'hésiter encore ou même de me ridiculiser un peu plus, je m'engouffra dans le long tuyau de taule qui me laissait juste suffisamment de place pour évoluer à quatre pattes. Cette nouvelle position fit immédiatement rugir la douleur dans ma cuisse. Mais... vous allez me croire marteau, mais... cette petite douleur lancinante était finalement réconfortante. Elle pulsait dans ma tête et me permettait d'oublier, un peut, ce que je m’apprêtais à voir. Derrière moi j'entendais la progression de Jung et sa présence me rassurait. C'est comme si mon corps y réagissait positivement. Comme si lui se souvenait, mais moi pas. Comme si j'avais été habituée à vivre sous la protection d'une longue et puissante silhouette masculine.
" T'es déjà descendus là-bas en bas ? " Lui demandais-je pour m'occuper l'esprit, comme si je m’apprêtais à tendre un fil rouge entre lui et moi, qui me permettrais de ne pas craquer devant l'angoisse qui menace de me prendre la gorge à chaque mètre supplémentaire parcourut."
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Katsumoto Ryu
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Mar 28 Mar - 16:37
❝ En route vers l'inconnu. ❞
Ryu & Jung Wan
Je ne fis pas mot quand je l'ai vu et senti sursauter avec mon arrivé, j'aurais pu me moquer d'elle, elle m'en donne de quoi faire. Sauter au plafond pour mon arrivé, aurait pu être un bon sujet de conversation pour une nouvelle première fois. Mais je ne desserre pas les lèvres, parce que justement je l'observe. Rien de casser, tout est en place, ma petite Ryu est de nouveau de retour parmi nous. J'en suis ravi ! Mais ça ne serait pas que de me répéter de dire ça ? J'ai tellement de chose a lui demander, ce qui tombe bien, c'est que nous avons beaucoup de temps à passer ensemble. Donc de quoi discuter à nouveau. De me remettre à jour sur les affaires de Ryu. Et peut-être un peu Kazuma. J'en profiterai d'être avec elle pour avoir du nouveau. Elle répondra un peu plus que lui. Lui qui était dans tout ses états pour sa blessure à elle à la jambe. Lui qui tournait en rond tel un lion, un tigre ou je ne sais qu'elle autre félin dans sa cage. Je l'ai lu quelque part, mais je ne me souviens plus exactement de l'expression. Si un jour j'ai le temps, je referai un tour à la Bibliothèque.
- Ha. Ha. Très drôle. C'pas parce que madame a gagné un appartement de luxe avec Kazuma qu'elle doit faire sa grande.
Ce n'est même pas drôle. Ma remarque je la trouve plus que déplacé après coup. Parce que cet appartement, ils ne l'ont pas gagnés. Ils ont perdu quelque chose pour l'avoir. Et quelqu'un à perdu la vie pour leur céder. Enfin bref. Moi même, je me suis saoulé à parler. Ouais, des fois, ça arrive. Enfin... Peu importe.
- J'ai pris mon temps car je me suis dis que tu prendrais le tiens a trainer comme des gosses avec Kaz'.
Je ne l'observe plus, nous avançons maintenant tous les deux vers les SAS de sécurité. Sécurité, sécuriser, être vigilent, rester dans le cadre, rester sur les lignes. Tu parles... C'est facile de parler sécurité après un tel evenement. C'est avant qu'il fallait être vigileant. C'est avant qu'il fallait arrêter de jouer au chaud du chat et de la souris avec les petits délits qui n'allait tuer personne et chercher les gros problèmes. Enfin, peu importe, ce qui est fait et fait, et ce n'est ni ma colère, ni celle de tout le peuple qui changera quoi que ce soit. Non, ce sont nos mains, nos têtes, notre investissement qui allait changer les choses. Arrivé devant la bouche d'aération, je sais déjà que je vais avoir mal au dos ce soir, juste avec le passage dedans, les grands comme moi, on est sur d'être cassé au soir. Ryu s'adresse à moi, je baisse mon regard vers elle et je me fige. Elle a l'air... Effrayée. Je fronce un peu les sourcils. Ca doit être dur pour elle... Elle a vécu l'effondrement, elle a été blessée. Ce souvenir doit la hanter... De nouveau, je lève la main, a défaut de pouvoir poser mon index sur son front, comme je suis habitué a le faire depuis tellement longtemps que je ne sais plus quand j'ai commencé, je pose ma main sur son épaule que je tapote deux fois.
- Hé gamine, on est pas obligé d'y aller... Si tu te sens pas encore prête, on remonte.
Si elle n'est pas totalement prête, elle risque de mal gérer en bas. Gérer son stresse, gérer son boulot. Enfin, ça peu vite être ingérable pour elle.
- Sinon on y va et compte sur moi pour te secouer.
Je retire ma main, attendant sa decision. On y va. Nous entrons. Elle passe devant, j'espère que sa jambe va vraiment mieux car si au deuxième étage l'aeration est sur le sol, elle nous fera arriver en hauteur, il allait falloir se hisser et se laisser tomber, bon de pas grand chose. Mais plus pour elle que pour moi, elle est une taille réduite. La preuve, si elle se deplace a quatre patte, moi je suis quasiment entrain de ramper. Je ne lève pas trop la tête, parce que sinon j'ai vu sur son cul, et quand je dis que je considère Ryu comme une soeur, c'est une vrai soeur, pas un truc chelou. Une question. Elle angoisse. Sinon, cette question ne serait pas là.
- Ouais, dès le début... On allait cherchait des blessés... Puis après j'y suis retourné pour chercher des choses, comme là... Tu vas y arriver Ryu.
Nous continuons à avancer. Et quand nous arrivons au bout, je suis frustré de ne pas voir a quoi ça ressemble en bas.
- Tu pense que le sol est stable ?
Si sol encore il y a, ça peut etre un trou qui descend au sous sol, ou encore plus bas. Un endroit que je ne veux même pas voir... Elle est devant, et je ne peux pas passer en premier alors je suis obligé d'attendre. Je ne la presse, pas, j'ignore ce qu'elle peut voir, mais elle était déjà stressée, alors elle a peut-être besoin de prendre son temps de souffler. Je suis completerement allongé sur le ventre en attendant. J'imagine ce qu'elle doit voir, pour en avoir déjà vu, et ce qu'elle peut ressentir devant ces ruines. C'était chez nous juste là en bas. On y vivait. Puis, on bossait encore plus bas. Toute notre vie est là... Dans ce cimetière.
- Tu descend quand tu le sens... Sinon, on recule un peu et je passe devant quand il y a l'intersection pour que je passe en premier...
Il n'y a pas de critique, ni de pitié dans le son de ma voix, je parle sincèrement. Comme toujours. Surtout quand il s'agit d'elle. .
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Mar 28 Mar - 18:59
En route vers l'inconnus.
Juju & Ryu
Tu va-y arriver Ryu. Cette phrase me tourne en boucle dans la tête et me fait un bien fou. Oui, je vais y arriver, je ne renoncerais pas. Quoi qu'il arrive, quoi qu'il advienne, je continuerais à chercher aussi bien au fond de moi-même que dans les entrailles éventrées de l'héritage. Et si les événements récents ont quelque peut écorché mon courage, il n'en ait rien de ma volonté. Je veux redevenir celle que j'ai été et j'y parviendrais, coûte que coûte. Le bruit de notre progression entre les taules fragiles des bouches d'aération résonne affreusement à mes oreilles et tout un tas de choses me tournent dans la tête. Les mots de Jung y sont prioritaires. " Si tu y es arrivé, j'y parviendrais aussi. " Dis-je partagée entre l'envie de me croire et celle que ma voix n'avait pas été aussi persuasive que je l’aurais voulus. Mais je suis sur d'une chose maintenant. Je peux faire confiance à Jung. Il me l'a prouvé. Il semble connaitre Kazuma. Et m'a clairement fait comprendre qu'il s'inquiétait de mon état actuel. Seul un véritable ami peut me porter ce genre de considérations. Du-coup, je suis encore un peu plus perdus sur ma manière de procéder avec lui. Et c'était justement ce que j'avais craint dès le départ.
Très vite, la fin du tunnel montra le bout de son nez. Enfin... il était perceptible. Avec mon doigt, j'appuya sur le petit bouton destiné à allumer la lampe torche fixée sur le côté de mon masque à gaz. La lumière vive s’infiltra dans le conduit et je me pencha dans le trou pour éclairer la pièce qui se trouvait en dessous de nous. Ce qui s’affichât sous mes yeux tristes ne me surpris pas. Mais je ne pu empêcher mon cœur de se serrer. Ça aurait dû être un couloir, mais ce n'était plus que... béton arraché, déplacé et posé un peu partout de manière chaotique. Le premier étage avait presque doublé en hauteur, due à son effondrement sur l'étage suivant, donc, des sous-sols. Des pans entiers de murs se trouvaient en travers de tout ça, fragile et menassent de s'écrouler sous le moindre souffle. Ça ne ressemblait en rien à un ancien lieu de vie. Ce n'était qu'un champ de ruines à présent, un parcoure compliqué où le sol plat n'existait plus. Il y avait du béton dans tous les sens, de toutes les formes, posés n'importe comment et n'importe où. De longues tiges métalliques, destinées à tenir les fondations perçaient ce décor macabre de toutes parts. Des câbles électriques pendaient, inertes et... un bruit d'eau... rythmés. Glaçant. Et derrière moi, la voix de Jung.
" Ça m'étonnerait que quoi que ce soit ne soit stable ici. Va falloir faire attention. " Constatais-je tout en continuant de détailler le terrain. Mon esprit redoutable de mécanicienne, analytique, c'était mis en route, mettant en sourdine tout le reste. J'étais absorbée par mes calcules et mes estimations. " Non, je vais y aller en première et assurer le terrain. Je suis plus légère. Ne t'inquiète pas, ça va le faire. " Joignant le geste à la parole, je me contorsionna pour récupérer mon sac et le laisser tomber là où je souhaitais atterrir. Il y avait deux bons mètres qui me séparaient du sol, alors je pria intérieurement pour que ma jambe tienne le coup. Ce n'est pas vraiment le moment de déchirer à nouveau le muscle de ma cuisse. Mes mains gantées se saisirent du rebord de la bouche d'aération et je bascula avec assurance le devant de mon corps dans le vide, tête la première. Doucement et en souplesse je fis suivre mes jambes qui étaient restées dans le conduit, de manière à enrouler mon corps en tendant les jambes devant moi. Une fois pendu au plafond par les mains, j'observa quelques secondes mes pieds ce balancer dans le vide. " Aller Ryu. " Grondais-je entre mes dents avant de lâcher le rebord. Arrivée au sol, je fus surprise de me réceptionner avec souplesse, freinant l'impact de mes jambes avec mes mains. Accroupis, je vérifia mentalement si tout allait bien. Oui. Tout va bien. Une douleur dans la cuisse, mais rien de comparable à quoi que ce soit de grave. Ma réception avait soulevée un épais nuage de poussière et j'eus de la peine à apercevoir Jung, encore perché au plafond, quand je l’éclaira de ma lampe frontale en levant les yeux sur lui. " Je vais bien. " L'informais-je. " Bouge pas, je vais vérifier si la plateforme peut supporter nos deux poids."
Après une minutieuse vérification je me saisis de mon sac et l'écarta pour lui laisser la place de me rejoindre. " Tu peux y aller Jung. " Dis-je en oubliant de ne pas utiliser son prénom. Je me l'étais pourtant promis... J'avais peur de paraître trop formel. À l'héritage, les amies utilise souvent des petits surnoms affectifs pour s'identifier et s'appeler les uns des autres. J'espère que ce n'est par le cas entre lui et moi. Tendus, je l'observa me rejoindre facilement, comme s'il avait fait ça toute sa vie. Mais si je fus impressionnée par sa dextérité, je n'en montras rien. Car l'ancienne Ryu devait y être habituée, non ?
Me placent à coté de lui, j’observa notre environnement en l'éclairant au fur et à mesure avec ma lampe torche. Pas de cadavre pour l'instant. Une chance. Au fin fond de mon esprit, les premières phrases de Jung me tournaient dans la tête. Il semble bien connaitre Kazuma. Je dois aussi reconnaître que j'étais enthousiaste à venir ici par-ce que... j'avais l'espoir de retrouver ma chambre, ou même la sienne, même si je ne me souviens évidemment pas de celle-ci. Chercher des preuves, des souvenirs, c'était mon moteur principal à présent. " Tout à l'heure, tu m'as parlé de ma nouvelle chambre que je partage avec Kazuma. Tu avais raison sur un point. Je n'ai pas à jouer ma grande pour cela. " Je fouina dans mon sac et en sortie un marqueur avec lequel je tagua le socle sur lequel nous étions actuellement, afin de retrouver plus facilement la sortie quand nous en auront enfin fini avec cette mission. " Tout simplement par-ce que je ne l'aime pas. Elle appartient à des morts. Ma vie... ma véritable vie, était ici. " Il ne pouvait pas se rendre compte à quel point ce que je disais était vrai. " Je dois t'avouer que j'ai l'espoir de retrouver, un jour, ma chambre et d'y récupérer mes affaires... Mes souvenirs. " Dis-je en perdant mes yeux dans la profondeur des ruines. " Je soupçonne Kazuma de faire la même chose... " Afin de me m'apporter des preuves de notre... ancienne vie... " À nous tous on devrait peut-être pouvoir y arriver....... Reconstruire nos vies... " Déclarais-je en le regardant furtivement. Oui. J'avais décidée implicitement de lui faire confiance. Pas de me dévoiler, non. Mais de compter sur lui. J'ignore pourquoi, mais j'ai compris que je pouvais le faire, avec lui.
Mais l’ampleur de la tâche était grande. Il suffisait d'avoir des yeux pour ça. La catastrophe avait tout balayé. Déchiqueté. Trouver une aiguille dans une botte de foin, voila le défi. Mais comme je l'ai déjà dit. Je ne n’abandonnerais jamais. Je suis née automne, petite mauvaise herbes qui, même piétinée, arrachée, coupée et maltraitée, renaîtra un jour, plus forte encore que la veille.
" Tu y crois, toi ? "
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Katsumoto Ryu
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Mer 29 Mar - 11:42
❝ En route vers l'inconnu. ❞
Ryu & Jung Wan
- Bien sûr, il n'y a pas de raisons.
Je n'ai rien a rajouter. Elle n'a aucune raison de ne pas y arriver. Elle est forte, c'est une dure Ryu, pas une petite princesse, c'est surement grace à ça que nous nous entendons toujours. Si elle avait été une nana qui pleurait pour ses ongles, j'aurais pas pu la supporter, qu'on ait grandi ensemble ou pas. Enfin, peu importe. Elle est celle qu'elle est et c'est parfait. C'est à dire une fille qui ne perd pas ses objectifs, qui continue a avancer même si l'angoisse est présente en elle. Elle avance, elle ne recule pas et surtout, elle passe en première. C'est ça la Ryu que je connais. Je le savais. Mais avec le stresse de l'evenement, je me suis dis qu'elle avait le droit, pour une fois de vouloir passer après, de vouloir reculer. Elle a vécue quelque chose de tellement gros... Ryu est finalement descendu, j'ai allumé ma lampe et je me suis avancé vers la sortie a mon tour. Je l'entend se parler à elle même. Se donnant du courage avant de se laisser tomber. J'observe le spectacle que nous donne les lieux depuis là haut. Mon dieu, si des gens sont resté coincé ici... Un cauchemar pour eux... Je regarde ensuite Ryu. Ca a l'air d'aller, elle n'est pas entrain de flancher. Je le savais qu'elle y arriverai. Elle reste très professionnelle même. A mon tour, j'entre dans la zone en ruine que sont devenus nos chambres et notre lieu de travail. Quand j'atteris, je récupère mes sacs.
- T'es toujours enervé car je suis arrivé en retard ?
Elle m'appelle par mon prénom que quand elle est sérieusement faché, enfin, là elle m'appelle meme pas par mon prénom en entier. Juste la moitié. Ca sonne trop bizarre a mon oreille. Mais peu importe. Les lieux sont stressant. Même moi, je suis pas à l'aise.
- Peu importe. Faut avancer. On ratissera cette zone a la fin. La sortie en dernier.
Je commence a avancer. Doucement, testant de mon poid chacun de mes pas au début. Peut être un peu trop négligeant. Je vois déjà quelque chose qui vaut la peine d'être ramassé, mais si on se charge trop maintenant, on va reduire nos chances de voir plus loin. J'entend les mots de Ryu derrière moi. Un bout de sol tremble... Je m'arrete et je me baisse, avec le marqueur que je pique a Ryu je fais une croix. Ici, c'est pas stable. Je contourne la marque en répondant finalement a mon amie.
- J'aimerai pas aussi. C'pas chez toi. Mais au moins, tu es pas seul. Tu es avec l'idiot.
Je suis content qu'ils ne soient pas seul. Mais je comprend ce sentiment. De vouloir récuperer sa vie. Son confort. Ce a quoi elle est habituée, simplement. Toute notre vie était ici bas... C'était agité, bruyant, il faisait chaud... Aujourd'hui... C'est vide et froid...
- On ira faire un tour du côté de ta chambre un jour. Je t'accompagnerai.
Ca ne m'étonnerai pas que Kazuma le fasse lui aussi. Qu'il l'accompagne ou qu'il y aille seul. On a des autorisation, c'est plus simple pour nous de passer dans cette zones.... Ils ont eux aussi besoin de recuperer des morceaux de leur vie d'avant. Après tout, moi je suis bien allé dans la mienne. Je devais... Recuperer ma boite. Elle est tout ce que j'ai. Pleine de dessin. Je n'en ai jeté aucun, une fois qu'ils sont fini, ils vont dans la boîte. Seul les brouillons partait a la ben, au recyclage. Alors je ne pouvais pas la laisser là dedans. Dans ce cimetière. Nous sommes d'accord sur cette chose au moins. A nous tous, on pourrait tout reconstruire. Mais des fois, je me demande, si les gens de la haute, veulent vraiment qu'on reconstruise tout. Comme est-ce qu'ils nous protegeaient vraiment de ce genre d'accident... Peu importe... Quoi qu'ils disent, nous reconstruirons nos vies. Parce qu'on ne se laissera pas prendre cette seule chose qui nous appartient. Est-ce que j'y crois ? Je me tourne vers Ryu et j'hoche simplement la tête.
Je ne parle pas, elle ne le fait plus. On entend un bruit de fuite d'eau toujours. Et un deplacement dans la bouche d'aeration.. Mais rien de plus.
- Le pire.. En plus de la vue... C'est le silence.
Ou est le bourdonnement des machines ? Celui qui m'endormait toutes les nuits ? Celui qui ne cessait jamais. Sans lui, c'est encore plus pesant. Si nous, les gens du bas, parlons plus fort qu'en haut, c'est bien a cause de ça. Maintenant, sans les voix qui portent des habitants de l'étage et le bruit des machines, nous sommes plongé dans un silence de mort... Je continue a avancer en cherchant les zones plus stable et en marquant celle qui ne supporterai pas qu'on leur marche dessus. Je nous trace ainsi un chemin sur pour le retour, on pesera plus lourd quand on aura récuperer du materiel. On a perdu quelqu'un comme ça lors de mon premier passage. Il est... tombé... On a perdu beaucoup de temps a le récupéré. .
Appt n° : Anciennement le 001. Me faut un hébergeur.
Emploi/études : Ingénieur mécanique
Passe-temps : Dessin et Chant
Mer 29 Mar - 23:27
En route vers l'inconnus.
Juju & Ryu
" Oui. Mais uniquement par-ce que c'est plus facile de s’arrêter sur ça que sur le reste. " J'ai gaffée avec son prénom, alors je me rattrape comme je peux. Je le savais en même temps, c'était simplement inévitable. Ce n'était qu'une question de minutes avant qu'il ne se rende compte de l’ampleur de mon état... Plus catastrophique qu'il n'y paraît.. Un véritable ami s'en rendrait compte et je compte sur ça pour identifier à qui je peux véritablement faire confiance.
Je l'écoute donc poursuivre, sans répondre et me contente de le suivre, le laissent différencier avec la bombe fluorescente les passages dangereux des bons. Quand il me propose de revenir plus tard et de m'aider à retrouver ma chambre, j'acquiesce d'un hochement de tête, même s'il ne me voit pas et lui murmure un " merci." que le masque défigure en un simple souffle reconnaissent. Le silence s'abat ensuite sur nous, froid et oppressant.
Il a quelque chose de terrible à contempler un spectacle comme celui qui défile devant nos yeux. nous sommes dans les entrailles de la terre, au cœur même de notre monde déchiré. Savoir que tout le complexe est menée instable... Voir de nos propres yeux ces fragiles murs et douter de leurs résistances... L'absence oppressante de lumière... d'oxygène. Et... je suis certaine que si nous enlevions nos masques, l'odeur âcre et écœurante de la mort aurait parfaitement terminé de compléter ce tableau macabre. On semble perdus au milieu de la définition même du chaos.
Quand la voix de Jung perce à nouveau le silence, ses paroles prennent un sens tout particulier et me serrent brutalement le cœur. Oui... un silence oppressant, presque surnaturel. Je me suis mise depuis quelques minutes à récupérer des choses qui traînent par terre, à les identifier afin de décider ou non si elles valent le coup que je les remonte. J'ai sorti le deuxième sac prévus pour ça, enfouis dans le fond du premier. Mais je n'ai trouvée que deux photos pour le moment, collées l'une à l'autre par du sang séché. Seul ces deux sourires immortalisés sur le papier m'ont suffisamment convaincus de les remonter en lieux sûr. J'ignore si ces gens sont encore vivant. Mais ils prouvent qui il y avait de la vie ici, avant.
J'ai peur, mais je me sens le devoir de faire quelque chose. Car dans mon ventre gronde un sentiment de révolte, presque furieux. Je suis en rage de toute cette détresse. Mais... je suis aussi vigoureusement encore en vie. Il y a en moi encore cette force, ce souffle essentiel, que porte encore notre planète. Car même si nous souffrons, nous respirons encore. Alors j'ignore pourquoi, mais je me mets à chanter, comme seule réponse pour Jung, une vieille musique d'un film qui m'avait marquée par son espoir sauvage et son envie de vivre.
" Veux-tu, veux-tu Au grand arbre me trouver Là où ils ont lynché leur fameux meurtrier Des choses étranges s'y sont vues Moi j'aurais aimé À minuit, te voir, à l'arbre du pendu.
Veux-tu, veux-tu Au grand arbre me trouver Là où la mort a hurlé à sa belle de filer Des choses étranges s'y sont vues Moi j'aurais aimé À minuit, te voir, à l'arbre du pendu.
Veux-tu veux-tu Au grand arbre me trouver Pour qu'on puisse partir libre comme je te l'ai demandé Des choses étranges s'y sont vues Moi j'aurais aimé À minuit, te voir, à l'arbre du pendu.
Veux tu, veux tu, Au grand arbre me trouver Le collier de l'espoir, tu portes à mes côtés Des choses étranges s'y sont vues Moi j'aurais aimé À minuit, te voir, à l'arbre du pendu.
Veux-tu veux-tu Au grand arbre me trouver Pour qu'on puisse partir libre comme je te l'ai demandé Des choses étranges s'y sont vues Moi j'aurais aimé À minuit, te voir, à l'arbre du pendu.
Veux-tu, veux-tu Au grand arbre me trouver Là où ils ont lynché leur fameux meurtrier Des choses étranges s'y sont vues Moi j'aurais aimé A minuit te voir à l'arbre du pendu.
Veux-tu, veux-tu Au grand arbre me trouver Là où la mort à hurlé à sa belle de filer Des choses étranges s'y sont vues Moi j'aurais aimé À minuit, te voir, à l'arbre du pendu. "
Tout du long, je continue ma progression, me penchant régulièrement au sol afin de vérifier si ce que j'ai vus briller à la lueur de ma torche est digne d’intérêt. Nous progressons sous mes notes un peu lugubre et pleines de sens. Mais ma voix semble redonner un souffle de vie à ce lieu fantomatique. Oui... Nous ne sommes pas tous mort. Pas encore. Et c'est en quelque sorte ma manière à moi d’honorer tous ceux qui sont restés ici, cernés par le béton et notre impuissance.
Mais à ma toute dernière note, je sens mon pied glisser sur le gravas et le poids de mon corps basculer sur ma droite. Ma voix se coupe brutalement sous le souffle que je retiens de surprise. Mais c'est trop tard, je glisse déjà dans le noir.
Sans pouvoir hurler de surprise, je m'écroule brutalement au sol sur quelque chose de spongieux. Ma chute a été rude et je ne vois presque plus le faisceau lumineux de Jung, beaucoup plus haut. Je baisse la tête pour regarder où est-ce que j'ai atterri et pousse un hurlement. Un hurlement terrible... Je me propulse en arrière, sans réfléchir au danger de cet acte et percute de pleins fouets un morceau de béton derrière moi. Mais... je n'ai pas mal, je n'ai d'attention que pour... pour le cadavre aux yeux grand ouvert et couvert de sang sur lesquels je viens de tomber. Il semble fixé, à jamais, dans l'horreur de ce qu'il a vus surgir sur lui. Et ses yeux me regardent.
Par compulsion, je me pris la tête entre les mains, ferment brutalement mes paupières et me balança d'avant en arrière de manière rythmique afin d'essayer d'oublier cette horrible image.
Je suis en plein cauchemar."
AVENGEDINCHAINS
Katsumoto Ryu
Date d'inscription : 06/12/2016
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Ven 31 Mar - 0:22
❝En route vers l'inconnu❞
Ryu & Jung Wan
J'arque un sourcils. Plus facile que de m'appeler par ce surnom stupide dont ils m'ont affublé ces deux idiots ? Elle est vraiment bizarre. Jung plutôt que Juju. Quand je dis que ça sonne pas bien dans mes oreilles, C'est vraiment comme si quelqu'un jouait d'un instrument, par exemple du piano et se tromperai de note. Comme si sur un dessin, il y avait un trait qui traversait la feuille de façon anormal. Non, je n'aime pas. - Je vois pas où est le problème par rapport à d'habitude.
Je ronchonne en prononçant ces mots. Grincheux aurait pu être mon surnom, je l'avoue moi même. Mais je n'ai pas besoin de me forcer à être aimable. Je n'en ai aucune envie. Ça serait comme invité le monde a venir vers moi. Hors j'apprécie tellement que le monde soit loin de moi. Pendant que je continue mon marquage au sol, la chanson de Ryu arrive à mes oreilles. Cette chanson, je la connais aussi. Je l'aime beaucoup. Ce qui en sort a quelque chose de grand. De beau. Mais je ne desserre pas les lèvres, je ne chante pas avec elle. Je laisse le son de sa voix de propager dans l'espace qui nous entoure. Dans le néant. Elle a bien fait son choix, une chanson lugubre pour un lieu macabre... Puis, un silence trop soudain, suivi d'un bruit de glissement et de gravats qui roulent et cognent. Un effondrement ? Je me retourne d'un coup et constate avec horreur l'absence de Ryu. Immédiatement, u. bruit se fait entendre dans les profondeurs que nous longions depuis un moment. Je me précipite vers eux.
- Ryu ?!
Mon dieu, je ne vois rien ! Il fait trop noir bordel ! Et je n'entend rien... Non, non, non ! La panique commence à me gagner, je vois plus bas, beaucoup trop bas sa lumière bouger. Mais je n'arrive pas à me calmer. - Ryu ?! Répond!
Je cris, je hurle cette ordre. Elle doit me répondre. Elle est dans l'obligation de me répondre putain! Mais elle n'en fait rien, Non, ce qui me répond c'est un hurlement, puissant, plein de terreur, plein de détresse. Il me glace le sang. Mon coeur manque un battement avant de se mettre a battre à toute vitesse. Merde... Merde. Je me redresse et je regarde autour de moi avant de courire jusqu'a la plaque de béton incliné vers le bas. Vers la profondeur. Je me laisse glisser dessus avant d'atterrir sur une sorte de petite plateforme qui tremble sous mon poids. Manquerai plus que ça s'effondre et que ça écrase mon amie. Je regarde un peu plus bas, elle est en boule. Je cris a nouveau
- J'arrive Ryu
J'arrive alors quoi qu'il arrive ne bouge pas, ne te vide pas de ton sang, ne meurt pas. Je ne sais pas, il y a tant de possibilité. Je ne vois rien. Je ne sais pas ce qui s'est passé, je n'ai pas fait attention. J'aurais dû faire plus attention. Je regarde partout autour de Moi, je pourrais sauté, ça ne me tuera pas, Mais si je n'arrive pas en bas en entier, je ne pourrais pas la remonter. Dans la panique, je n'ai pas vu tout de suite l'autre bout de béton, qui me permet d'être un peu plus bas et de là, peut être me lâcher. Doucement, je me déplace sur ma plaque instable et je vais doucement sur je ne sais trop quoi. Il faut que je me dépêche. Alors très vite, j'examine si j'ai de la place plus bas, je me hisse sur le bord et me retrouve en suspension dans le vide, me tenant par les mains afin d'être un peu plus près du sol. Je me lâche. Et je tombe. Je tombe a mon tour sur le cadavre. Quand je me redresse sur les coudes et que je vois ça, je me redresse d'un coup, m'en éloignant avec horreur. Voilà pourquoi elle a hurlé. Je me précipite vers elle. Me laissant tomber a genou devant elle, je tend les mains dans sa direction, mes mains tremblent. Elles tremblent parce que j'ai eu la peur de ma vie. Parce que encore maintenant j'ai peur. Je pose mes deux mains sur les siennes de part et d'autre de sa tête.
- Ryu... Ryu calme toi !
Elle est entrain de me faire une crise d'angoisse? Elle me fait peur a respirer comme ça. Je lui retire des mains de sur ses oreilles et l'amène contre moi. Lui appuyant la tête contre mon torse et je l'entour de mes bras.
- Hey gamine...
Je passe la main dans ses cheveux, sur sa nuque. Je suis incapable de trouver les mots qu'il faut pour la calmer... Je ne sais pas faire...
- respire correctement... Calme toi...
Je fixe le bout de béton sur lequel elle était appuyé. Les sourcils froncés. Mon coeur n'arrive pas à se calmer. Il bat encore trop fort dans ma poitrine. J'ai eu peur de perdre l'un des seul membre de ma famille... il faut aussi que je respire... que je me calme. Quand je sens la respiration de mon amie ralentir, je demande plus doucement.
- Es-tu blessée?
Je la fais se redresse un peu, toujours face à elle, lui cachant la vue du cadavre. J'examine de nouveau son corps, sa tête. Pas de sang.. Je regarde partout, mais elle semble comme par miracle, ne pas être blessé de nouveau physiquement. Après inspection, je soupire de soulagement. Mais ma voix est remplie de tristesse quand je demande :
- Ryu... me refais plus jamais ça... Si je te perdais...
Fin de la phrase. Je me ressaisi. Parce que ça arrivera pas. Parce que je ne peux pas dire ce genre de mot. Je relève son visage en plaçant ma main sous son menton.
- Maintenant... Tu vas te retourner. Tu ne regarde que ce mur... Et je veux que tu me raconte encore la fois où la vielle dame du Foyer t'avais engueulé car tu étais venue dormir avec nous dans notre chambre.
Elle faisait une imitation de cette vielle nourrisse qu'on a connu si longtemps a la perfection. Et je veux qu'elle se fasse diversion a elle même. Le temps que je... Enfin... Elle s'exécute et je me lève pour me diriger vers le cadavre. Etait-ce quelqu'un avec qui je travaillais? Ou camarade de prison ? Un père ? Un frère ? Un fils? Il faudra revenir le chercher... Mais Ryu ne doit pas le voir a nouveau... Je me penche vers lui avec une grimace et je l'attrape sous les aisselles. Je traîne le corps derrière un bloque de béton. Mon sac et mes outils sont resté la haut, mais j'ai toujours ma bombe fluo, elle était dans la poche de ma combinaison. Je marque le bloque de béton d'une croix en remerciant mentalement l'homme d'avoir amorti la chute de Ryu... Et surtout je lui promet qu'on reviendra le chercher...
Je retourne près de mon amie et pose sa main sur son épaule.