feat Tozawa G. ArturI can't ignore you anymore.Il ne pourrait plus jamais lui faire face. C'était ce qu'il était en train de penser quand il sentit qu'Artur s'était endormi près de lui. Toutefois, il termina par se dire qu'au contraire, il devrait lui faire face à l'avenir. Ils ne pouvaient pas en rester là, ils devraient forcément en parler. Satoshi s'était toujours dit avant de se détacher de son meilleur ami qu'il devrait lui dire tôt ou tard ce qu'il avait sur le cœur. Après ce qui s'était passé, il en avait pleinement l'occasion et, bien qu'il ne se sentait aucunement le courage de lui dire ce soir-là, il savait qu'il trouverait les bons mots le jour qui arrivera où il le lui dirait. Seulement, après ce qui s'était passé entre eux, il se demanda s'il serait soulagé de ce terrible secret qu'il portait sur ses épaules. Désormais, il en voulait bien plus. Son corps en voulait bien plus. Cependant, il savait ses sentiments non réciproques et il était loin d'être du genre à en demander de trop. Il respecterait la décision d'Artur et aurait du mal à être gentil avec lui par la suite mais ferait de son mieux. Artur avait assez souffert comme ça, il allait certainement souffrir encore de cette nuit qu'ils avaient passé ensemble et de la déclaration d'amour qu'il lui ferait dans les jours à venir. Depuis quand était-il devenu une personne aussi cruelle ? Les minutes continuaient de s’égrainer et son amant du soir murmura le prénom de sa femme défunte. C'en fut de trop. Il se mit à pleurer silencieusement et continua à serrer ses petits poings. Il se sentait si mal parce qu'il aurait pu éviter qu'ils ne finissent par coucher ensemble. Il était saoul, bien entendu, mais assez conscient pour ne pas permettre cela. Mais, n'était-il pas ridicule à penser comme il le faisait ? Rien n'aurait pu l'arrêter comme rien n'avait pu arrêter Artur parce que ce n'était pas tant eux-mêmes qui en avaient décidé ainsi mais leurs corps. Leurs corps cherchant du réconfort, de l'amour et tout un tas d'autres choses. Cette soirée avait été faite pour arriver quoiqu'il puisse arriver. Il continua malgré tout à pleurer et à s'en vouloir. Il ne s'apitoya pas sur son sort, il s'inquiéta plutôt pour son ami qui dormait paisiblement contre lui. La nuit laissa enfin place à l'aube et ce fut vers les coups de six heures du matin qu'il quitta le lit du Printanier. Il s'habilla et le regarda dormir. Il semblait si bien les yeux fermés, il était dans un tout autre monde. Probablement un monde avec sa femme et son enfant. Il vit un tatouage au niveau de sa taille, une date ; la date de la mort de sa petite famille à tous les coups... Et c'était si triste.