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Acknowledge me || Camille

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Ven 28 Avr - 22:49


Acknowledge me
『An understanding is impossible』







Étrangement, Camille était bien silencieux depuis qu’il lui avait fait son petit chantage. A quoi pouvait-il bien penser ? Izao aurait bien aimé le savoir. Comme le lui avait si souvent répété le psychologue, il ne faisait preuve d’aucune empathie –quoique, ce soir, le plus jeune paraissait un peu plus réceptif. De la sorte, il éprouvait un mal fou à trouver la réponse à cette question, et l’alcool qui embrumait ses pensées n’arrangerait rien en cela. Les êtres humains étaient si difficiles, compliqués... Cela le fatiguait énormément. Il n’aimait pas à se préoccuper des autres de la sorte. Et pourtant... Il fut surpris lorsque la situation dériva totalement. Néanmoins, Izao ne résista pas à son aîné, se laissant faire avec une docilité presque langoureuse. Depuis l’instant même où il avait commencé à boire, son corps n’avait fait que réclamer ce type de contact. Le cadet ignorait cependant qu’il aurait pris un plaisir tel qu’il venait frôler de près l’indécence.

               Il se prélassait félinement dans les draps de Camille, à la fois satisfait et encore un peu étourdi. Après l’inconfort du canapé, le moelleux du matelas lui était bien agréable. Il accepta volontiers la bouteille que vint lui tendre le jeune homme, buvant avec une certaine avidité ; l’alcool qui s’écoula dans sa gorge fut cependant bien loin d’étancher sa soif, ne répandant qu’une agréable brûlure sur son passage. Le psychologue qui semblait dans le même état que lui suite à leurs ébats reprit finalement la parole, attirant son attention. Izao fut étonné de voir que le sujet revenait sur ses parents ; sa mère. Malgré lui, il poussa un faible soupir avant de prendre appui sur son coude, ses yeux noirs posés sur lui avec incertitude. Pourquoi une telle question ? Le cadet était peut-être sacrément éméché, il se rendait encore compte que le sujet devenait sensible. Il n’avait pas envie de parler davantage de cela –surtout après le moment qu’ils venaient de passer-, n’avait pas envie d’y repenser. Pourquoi le dire à Camille ? Pourquoi révéler tout cela à quelqu’un après tant d’années à mentir et à feindre ? Pourquoi aussi facilement ? Pourquoi, oui ? Cette question tourna un instant dans son esprit quelque peu embrouillé, avant qu’il ne vienne à une conclusion. De toute évidence, son interlocuteur connaissait la réponse à tout cela, n’est-ce pas ? Il eut un sourire mystérieux, presque triste. « Si tu le sais, pourquoi est-ce que tu me poses encore la question ? » répondit-il finalement tout en le dévorant de ses yeux noirs. Oui, il le savait ; ne venait-il pas de le lui formuler ? « Ce n’est pas insensé ... » rajouta-t-il dans un murmure. Ça ne l’était pas. Du moins pas pour lui et son fonctionnement « hors-norme », lui et son esprit dérangé ; fracturé.
               Il voulut boire une nouvelle fois, mais Camille venait de lui prendre la bouteille. Il eut une moue boudeuse mais celle-ci disparut bien vite lorsqu’il remarqua l’attitude de son aîné. Quand bien même celui-ci venait de lui sourire, il était aisé de voir qu’il n’était pas tout à fait à l’aise avec ce qu’il s’apprêtait à lui dire. Izao comprenait doucement que ce sujet n’était pas des plus faciles pour lui. Mais son chantage tenait la route, il ne reculait pas devant ce qu’il avait annoncé quelques instants plus tôt. Le cadet l’écouta parler avec attention, une certaine affliction dans le regard. Il ne put s’empêcher de sursauter avec violence lorsque Camille vint jeter la bouteille qu’il tenait entre les mains contre le mur face à eux. Malgré lui, il commençait à devenir habitué aux actes parfois irrationnel de son aîné. Cependant, ces gestes le laissaient toujours perplexe. Il ne sentait même pas la colère dans sa voix. Mais qui pouvait savoir les sentiments qu’il enfermait en lui depuis tout ce temps ? Lorsque le récit du psychologue prit fin, Izao se mordit la lèvre. Il venait à réaliser que l’enfance de son vis-à-vis avait aussi son lot de tristesse. Lui aussi avait souffert du système ; avait souffert des actions de ses propres parents.  
               Il réalisa que Camille tremblait de tout son corps, ne parvint à cacher totalement le trouble qu’il éprouva à cette vue. C’était bien la première fois qu’il le voyait dans un tel état, état encore plus poignant que celui dans lequel il l’avait trouvé lors de cette fameuse soirée. Et Izao réalisait à quel point lui-même était impuissant. Comme toujours, il n’avait pas les mots. Qu’aurait-il pu lui dire ? D’ordinaire, il entendait souvent les autres exprimer leur désolation ; mais était-il seulement désolé ? Il n’arrivait lui-même à mettre de définition claire sur ce qu’il pouvait ressentir, sur ses propres émotions. Il était touché, oui. Mais pourquoi et comment ? Impossible de le savoir. Ce soir, ses sentiments se fondaient dans une masse indiscernable, et l’alcool n’aidait en rien à cela. De la sorte, cela lui facilita encore une fois la tâche lorsque Camille l’attira à lui pour l’embrasser. Un petit frisson descendit le long de son échine alors qu’il se retrouva contre lui. Avec douceur, Izao l’enlaça pour venir passer ses deux mains dans ses cheveux comme s’il cherchait à totalement faire disparaître les tremblements qu’il sentait l’agiter. C’était, malheureusement, encore une de ces choses qu’il ne pouvait pas comprendre. Il mit un certain temps à se détacher de ses lèvres, ne pouvant se retenir de venir les embrasser encore et encore. « Ne te force pas » finit-il par lâcher, alors qu’il venait lui caresser le visage des bouts des doigts. C’était tout ce qu’il trouvait à dire, bêtement. Il ne voulait pas le voir se forcer, pour la simple et bonne raison qu’il ne voulait pas le voir souffrir davantage. Ce n’était pas facile, Izao arrivait à le saisir. Il aurait pourtant aimer lui adresser d’autres mots, lui tenir d’autres propos qui auraient pu, peut-être, lui apporter un réconfort. Mais rien ne venait et il se refusait de dire des choses qu’il ne pensait pas.
               Affectueusement, il vint se pelotonner contre Camille, enlaçant ses jambes nues aux siennes avant de l’embrasser dans le creux de la mâchoire -il était curieux de voir la façon dont l’alcool le rendait si démonstratif. Même si le sujet de la conversation n’était pas des plus joyeux, il se sentait particulièrement à l’aise dans le lit du psychologue. Il se colla totalement à lui, enfouissant son visage dans son épaule. « Si tu veux pleurer, ne te retiens pas. Je ne te regarderai pas ... » rajouta-t-il d’une petite voix. Définitivement, il n’avait jamais les mots justes.


©INCUBUS
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