Lacroix Mahiro ft Masaki Suda

Désillusionné. Voici certainement l’adjectif qui qualifierait pleinement Mahiro : celui qui lui correspondrait le mieux. Le jeune homme ne se fait pas d’idées –peut-être ne s’en fait-il plus. L’espoir, les couleurs, ont définitivement quitté son monde ; son champ de vision n’est qu’un camaïeu de gris et de blanc. De noir, parfois. Il n’attend plus, n’espère plus. Certains auront tendance à y voir une attitude fataliste, pessimiste. Mahiro désire simplement ne plus avoir à souffrir davantage pour le peu de temps qui lui est imparti. Souvent, il se sent lassé. Lassé de mener une existence dont il n’arrive à saisir le sens. Lassé de se battre alors qu’il se sait déjà condamné. Il aimerait simplement fermer les yeux, rêver. Rêver une toute dernière fois. Et partir. Partir, loin. Cependant, la réalité finit toujours par le rattraper.

Douceur et tristesse. Deux sentiments qu’inspire fortement Mahiro. Loin de faire étalage de ses tourments, son visage –son être entier- semble le trahir. Malgré lui, la faiblesse de ses sourires en dit bien long ; il n’est pas rare de capter dans son regard une ombre pesante. A certains instants, le jeune homme semble bien plus vieux que son âge véritable ; dans d’autres moments, il paraît n’être encore qu’un enfant. Cette dualité semble bercer sa personne : une gravité candide. La particularité des enfants condamnés.

Amical. Mahiro ne rejette pas son malheur sur les autres, leur reprochant l’injustice dont il est victime. Il émet cependant une certaine réserve dans ses relations, fuyant toute trace de pitié. Il lui est insupportable d’être regardé avec de tels yeux. De plus, il s’interdit d’approfondir ses liens jusqu’à un certain seuil, ne voulant causer de peine inutile : il est parfaitement conscient du fait que peu de temps lui est accordé. Loin d’en ressentir de la colère, il ne peut cependant nier la frustration qui l’habite : celle de mourir dans un tel endroit, de n’avoir jamais vu cette Terre qui le fascine tant. Quand bien même Mahiro ne rejette pas le système, il nourrit malgré tout une certaine rancœur quant à certaines de ses règles qui ont eut, pour effet, de gâcher la vie de ses propres parents.

Maintenant le hasard promène au sein des ombres
De leurs illusions les mondes réveillés ;
L’esprit des temps passés, errant sur leurs décombres,
Jette au gouffre éternel tes anges mutilés.

Physiquement, quels sont tes atouts ?
Physiquement ? Des atouts ?.. Je n'y ai jamais vraiment pensé. On m'a toujours dit que mon visage était particulier, à cause des mes traits caucasiens qui ressortent étrangement sur mon faciès asiatique. Je ne sais pas si cela peut néanmoins être appelé un atout.

Et quels sont les choses que tu aimes le moins ?
Je serais tenté de dire...tout ce qui concerne ma personne.

Y a-t-il des choses que tu aimes faire pendant ton temps libre ?
J'aime particulièrement lire -il faut dire que c'est certainement la seule activité qui ne me coûte pas. Aussi, je suis passionné par la poésie.

Quelles sont les choses à savoir sur toi ?
Il ne me reste qu'une poignée d'années à vivre. Je pense que je n'ai rien à dire de plus conséquent que cela.

Et tes parents, ils font quoi dans l'Héritage ?
Mon père est ingénieur en électricité et ma mère nourrice

Pour la présentation, on passera, tu as déjà rempli le formulaire. Je vais simplement te poser des questions sur les récents événements ... Mais avant, il faut que j'en sache un peu plus de ton passé. Commençons.

Comment s'est passé ta jeunesse ? As-tu été épanoui(e) ?
Ma jeunesse ? A l'instar d'aujourd'hui, je l'ai passé en grande partie à l'hôpital. Il s'avère que j'ai de nombreux soucis de santé depuis ma naissance (certainement en grande partie à cause des conditions de vie sur l'Héritage) et les choses n'ont fait que se dégrader au fur et à mesure, jusqu'à ce que j'apprenne, il y a quelques années de cela, qu'il ne me reste plus que quelques années à vivre. Peut-on réellement parler d'épanouissement ? Aujourd'hui, je dirais plutôt que je suis résigné. Prêt à mourir.

Parles-moi ensuite de ton parcours scolaire puis de ton métier.
Mon parcours scolaire a été compliqué, et ce en grande partie à cause de mes problèmes de santé. J'ai suivi des cours depuis l'hôpital, avec des professeurs, mais j'ai eu beaucoup de mal à compenser mon retard. De ce fait, je suis sortie du lycée plus tard que la moyenne. J'occupais autrefois le poste d'assistant au service de l'éducation, mais maintenant, j'ai dû me reconvertir vers l'agriculture.

[INTRIGUE ACTUELLE]
Que s'est-il passé le 24 décembre ? Que faisais-tu, et avec qui étais-tu ?
J'étais à l'hôpital, pour un bilan de santé. Tout se passait bien, jusqu'à l'explosion. Des gens sont arrivés en criant, en pleurant. Très vite, l'hôpital s'est rempli de blessés...de morts. C'était la panique. C'était tout simplement horrible.

Comment te sens-tu maintenant ?
Maintenant ? Je ne sais pas. Les choses n'ont pas véritablement changées pour moi. Je n'ai pas peur de la fin de l'Héritage étant donné que je serais certainement mort avant que cela ne m'arrive. Alors, simplement, j'attends de voir ce qu'il se passe.

Où vis-tu maintenant ? Es-tu hébergé ou bien, est-ce toi qui a accueilli quelqu'un après cette tragédie ?
Je suis très gentiment accueilli par Nakajima Camille, mon psychologue et ami.

As-tu quelque chose à rajouter ? Ici, tu peux parler de tout, rien ne sortira de cette pièce.
Que voulez-vous que je vous dise ? Déjà, j'ai l'impression de ne plus être atteint par ce "monde".