Je crois que beaucoup ont oublié pourquoi Noël est une fête à part entière. L'histoire de la naissance de Jésus, tout ça, c'est un peu flou ,maintenant, pour nous qui sommes cloîtrée à des dizaines de mètres sous terre, coincé sur une planète qui serrait - aux derniers dires de l'Héritage - totalement inhabitable. Cependant, mon esprit curieux m'avait entraînée à me pencher sur la question et c'est sommairement que j'en étais venue à la conclusion que si j'avais dû choisir une religion, mon choix ce serrais naturellement porté sur le bouddhisme. Mes origines asiatiques n'étaient en rien responsables de cela, mon fort intérieur préférait simplement l'idée de la réincarnation à celle de l'ultime jugement divin. C'était un poil plus positif. Alors, si j'avais souhaitée continuer cette tradition de Noël, ce n'est donc pas pour honorer l’hypothétique naissance d'un dieu, mais bien uniquement pour avoir le pouvoir de faire sourire mes proches. Une raison plutôt louable, non ? Puis... c'était devenue une sorte d'habitude à ne pas manquer, l'occasion sacrée d’offrir une preuve d'amour envers les gens que l'on apprécie. Je ne m’épancherais cependant pas sur le fait qu'un jour unique pour cela n'est pas nécessaire. Quand on aime, c'est tous les jours, 365 fois par an. Mais ça, vous le saviez déjà, non ?
Je termina donc ma tournée habituelle du soir de Noël, au même endroit que les années précédentes. Car, comme on le dit si bien parfois, il faut garder le meilleur pour la fin et là, c'est à Kaz' que revient cette ultime attention. C'est avec lui que je clôture systématiquement ma distribution de cadeaux. Si je n'ai plus de parents, il remplit - à lui seul - ce besoin de présence que l'on ressent lors de ces traditionnels regroupements familiaux. Je le considère comme unique, de la même manière qu'une sœur pourrait aimer son frère. Alors je ne peux imaginer passer un soir de Noël sans son chaleureux sourire et sa tumultueuse présence. C'est donc surprise que j'arpente son petit appartement vide de sa présence. Je m'attendais à le trouver ici, occupé à jouer de sa musique ou même plongé devant un film. Mais rien... pas l'ombre d'un Kazuma dans le coin. Je n'étais pourtant pas vraiment en avance... Ma journée avait été longue et exténuante. Je ne serrais d’ailleurs pas surprise s'il venait à le remarquer. Jour de Noël ou pas, l'Héritage n'avait que faire de nous ménager et la petite automnale que j'étais, était souvent en première ligne lorsqu'une machine décidait de faire des siennes. Bien décidée à l'attendre ici, je m'occupa à ranger son appartement, qui - comme à son ordinaire - était sens dessus dessous. C'est juste plus fort que moi, je ne parviens pas à m’empêcher de réordonner tout ce bazar. Je lui râle souvent dessus pour ça, mais un fond... aux tréfonds de moi-même, je le comprends. Depuis que je le connais, il a toujours été ainsi. Ce n'est pas une question de temps, car le temps, il l'a, c'est juste une question de blessure. C'est une sorte de manière de désapprouver sa vie, de rejeter ce désir de perfection que nous demande l'Héritage. L’aseptisation, lui, ce n'est pas son truc du-tout... Puis moi... ma foi, ça me permet de prendre soin de lui, de lui montrer qu'il n'est pas seul, qu'il peut fidèlement compter sur quelqu'un. Même si... au final, il se prendra un savon quand même. C'est ma manière à moi de lui faire croire que le bichonner ne me plaît absolument pas. L'affection, c'est dur à prouver vous savez...
Mais trier et ranger les affaires sales de Kaz' ne m'occupent qu'un temps et celui-ci passe vite. Vingt minutes se sont facilement écoulée et je commence à me questionner, voire même à m'inquiéter. Ce n'est pas vraiment son genre de me faire attendre, encore moins un soir de Noël. Assise sur son lit que je viens de faire, le menton posé dans mes mains, j'attends. Mais je ne peux empêcher mon esprit de tourner et de divaguer sur les pires scénarios imaginables. Kaz' est extrêmement doué pour s'attirer des ennuis et il m'est donc facile de craindre le pire devant son retard. Des "et si" et des " peut-être que " s'imposent à ma conscience et me fond fixer la porte d'entrée avec insistance. Puis, n'y tenant plus je me releva subitement et quitta son appartement en serrant contre moi l’enveloppe que je comptais lui offrir ce soir. Non pas que je m'en aille énervée, non, je voulais juste faire un tour au sous-sol afin de vérifier qu'il avait bien quitté son poste à l'heure. Juste pour me rassurer. Et l'enveloppe... eh bien... je m'inquiète souvent pour lui, à tort parfois, alors s'il venait à rentrer avant mon retour, il aurait eu été dommage qu'il ouvre son cadeau sans moi. Je tenais vraiment à voir sa réaction. J'avais eu beaucoup de mal à obtenir son contenu et j'avais même été jusqu’à aller demander de l'aide à Min Ho. Bon... ça n'était pas très légal, mais je ne risquais pas d'effrayer Kaz' avec ce type de concept. Marchant d'un pat vif dans le couloir du sous-sol alors que les portes de l'ascenseur se refermaient derrière moi, je fus surprise d'entendre des voix qui semblaient se diriger dans ma direction. Une d'elles me fit serrer des dents, car je ne la portais absolument pas dans mon cœur et il ne fallut pas long pour confirmer que j'avais eu raison de me crisper... " Tiens, tiens, regardez qui voilà...! " Claqua la voie de Ren, un collègue printanier qui me regardait, depuis toujours, d'un mauvais œil. Il ne m'aimait pas pour une raison simple. Très simple. J'étais meilleur que lui, voila son problème. Titré ingénieur, mais incapable de comprendre quoi que ce soit aux rouages d'une machine enrhumée, il m'avait pris en grippe dès l'instant où il avait compris que malgré ma basse catégorie, j'avais les moyens mnémotechniques de surpasser ses nombreuses années d'études. Reconnaître qu'une Automne soit plus forte qu'un Spring, c'était reconnaître que personne n'était, de naissance, pas plus forte qu'une autre. Et ça... ce type-là en était foutrement incapable, bien trop fier d'être bien née. Je posa donc un regard dur, sur lui. Je n'avais aucune envie de subir son complexe d'infériorité et ne comptais pas non plus perdre mon temps à le laisser décharger sa haine contre moi. Surtout pas ce soir. Un silence glacial fut ma seule réponse. Le menton haut et la mâchoire serré, je passa à coté de lui et de ses deux amies qui me lorgnaient avec un sourire détestable. Mais une fois à son niveau, il m’arrachât l'enveloppe des mains, chose à laquelle je ne m'attendais absolument pas. Mon réflexe pour la récupérer, vif et brutale, me trahit et je vis dans sa réaction qu'il était absolument ravi de mettre cette chose tant voulue à bout de bras afin que je ne l'attrape pas. " Rends-la-moi ! " Grognais-je comme une enfant boudeuse et de mauvais poil. Mais il était trop grand et moi beaucoup trop petite. Hilares, ils multiplièrent les commentaires grotesques et les remarques blessantes alors que j'essayais, en vains, d’attraper la grande enveloppe blanche destinée à Kaz'. J'étais affreusement mal et luttais contre la colère. Il y avait dedans, suffisamment de chose pour mettre, lui ou Min Ho, dans de sales draps. Puis, c'était un cadeau de Noël, merde ! Je pourrais lui envoyer mon genou là où je pense et ceux très facilement, mais ça risquait de me coûter cher, très chère. Et même si j'étais prête à payer ce prix-là pour protéger les deux garçons s'il lui prenait l'envie de l’ouvrir, on en était heureusement pas encore là. Mais les minutes s'écoulèrent et mon humiliation se prolongeât. Interminablement. Je ne prendrais pas le temps de retranscrire toutes les ignominies qu'ils me sortirent à eux trois, mais elles tournaient sur un même point. Kaz'. Comme beaucoup, ils savaient que nous étions proches. Très proche. Et son nom, inscrit sur le devant de la lettre de mes propres mains, ne pouvait que confirmer leurs pires idées. Résignée, je finis par me reculer et croiser résolument mes bras sur ma poitrine, l'expression revêche et mauvaise. Ils finiraient bien par se lasser, non ? " Vous n'avez personne d'autre à emmerder, sérieux ? " Ronchonnais-je en les fusillant du regard. C'est vrai quoi ! Un soir de Noël bordel ! " Pauvres gars. " Crachais-je dans le file de mes pensées. Mais bien mal m'en pris de les provoquer, car un des deux amis de Ren prit la lettre de ses mains et annonçât être curieux de sont contenus. Mes yeux s’écarquillèrent et je fonça sans hésiter sur ce nouvel interlocuteur afin d'essayer de récupérer mon présent. Paniquée. Oui, il ne fallait vraiment pas qu'ils voient ce qu'il y avait à l'intérieur. Techniquement, ça n'avait rien de bien grave... Mais c'était plutôt la manière dont je m'étais procurée cette idée qui posait problème. Ça leur donnerait une magnifique occasion de me faire du mal... en s'en prenant aux gens à qui je tiens. À cette seule idée, je pris une décision définitive et attrapa la main libre du gars à la très mauvaise idée... En un rien de temps, j'avais vrillée son poignet en une clef de mains redoutable, ce qui l’obligeât à ce jeter à genoux devant moi. Le topo était simple, s'il bougeait, son poignet céderait. J'étais capable de subir les pires insultes, mais il ne fallait pas aller trop loin en besogne, car je suis loin d'être aussi inoffensive que j'en ais l'aire. " Rends-la-moi. " Lui soufflais-je d'une voie blanche et décidée. Mon corps tremblait légèrement sous la signification qu'avait mon acte. Je détestais la violence et priais sincèrement pour qu'ils ne m'obligent pas à aller plus loin. Passer Noël entre quatre murs... ce n'es pas vraiment comme ça que j'avais envisagé la chose. Mais une main brutale viens alors me saisir la nuque, referment ses doigts froids sur mon cou fragile. Du coin de l’œil, je vis que Ren rapprochait son visage de moi, fière de m'avoir en sa prise " Lâche le. " Me souffla-t-il à l'oreille, beaucoup trop prêt pour que ce soi supportable. De dégoût, je tourna ma tête à son opposé, autant que sa prise sur ma nuque me le permettait. Vaincus, je relâcha la pression de ma clef sur le poignet de son ami et garda la tête basse, bien consciente qu'il était encore beaucoup trop prêt. Mais il ne desserra pas son emprise sur moi et s’approchât encore un peut plus de mon oreille, jusqu’à en frôler sa peau fine. " Je te la rendrais à une condition. " Me dit-il avant de rire, trop satisfait de la situation. " Je veux que tu m'embrasses en échange. "
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Katsumoto Ryu
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Dim 25 Déc - 2:27
Look into my eyes.
Kaz' & Ryu
J'ai été frappé l'insomnie hier soir. Au beau milieu de la nuit, j'étais encore posé sur le bord de mon lit défait, ma guitare sur les genoux, les idées et les doigts perdus entre les cordes vibrantes de quelques notes hasardeuses. J'ignore un peu par quel miracle Kun n'est pas venu frapper à ma porte, la mine endormie, pour me demander d'arrêter ma foutue musique. C'est vrai après tout, les journées sont épuisantes pour tout le monde. Pouvoir trouver un peu de repos une fois le travail terminé est une requête tout à fait légitime, voire nécessaire. Quoi qu'il en soit, en ce qui me concerne je n'en ai pas réellement ressenti le besoin. Je suis resté plongé dans le vague, bercé par ma douce mélodie. Sans penser à rien. Je n'ai probablement dû dormir que quelques heures tout au plus, car au petit matin, c'est écroulé sur le matelas que je me suis réveillé, ma guitare encore en travers des bras.
Voilà pourquoi la journée a été longue aujourd'hui. Le manque de sommeil m'a rendu grognon, et plus irritable encore. La lumière vive des écrans d'ordinateur a agressé le fond de mes rétines un long moment, si bien qu'un léger mal de crâne tendait à poindre le bout de son nez lorsque j'ai achevé ma dernière heure de service. Alors je n'ai pas trop hésité en rentrant chez moi. J'ai balancé mes affaires dans un coin sans trop y faire attention et j'ai filé vers les douches communes pour me laver de la pression de cette journée.
Je suis resté un long moment sur le jet brûlant de la douche, à savourer la sensation apaisante de l'eau sur ma peau. Je ne saurais dire combien de temps exactement. Suffisamment pour chasser le début de migraine et apaiser mes nerfs. Finalement, c'est les cheveux encore un peu humides et ma serviette pendant négligemment à mon épaule nu que je rejoins mon appartement. Par chance, il est tard, et personne dans les couloirs n'est là pour s'offusquer de me voir me trimbaler en simple pantalon.
- Eh …
Je reste un instant stoïque sur le pas de ma porte, la poignée encore coincée entre mes doigts. L'intérieur de mon logis n'aborde plus le même faciès qu'une demi heure auparavant. Je cligne des yeux. Ces chaussettes n'étaient pas à cet endroit tout à l'heure. Hébété, je m'avance et referme le panneau de bois blanc derrière moi. Un léger sourire perce finalement la surprise de mes lèvres. Les draps repliés, les vêtements triés et les objets en tout genre remis à leur place … Ce phénomène ne peut porter qu'un nom. Il n'est pas bien haut sur pieds, et s'appelle … Ryu. D'ailleurs, je me demande bien pourquoi elle n'a toujours pas bondi en travers de mon chemin pour essayer d'attraper mon oreille comme un enfant pris la main dans le sac. J'entends déjà raisonner son sermon sur le désordre sans nom que représentant ma soit-disante "caverne" peu de temps plus tôt. Mais, rien. Mes yeux ont tôt fait de parcourir la surface de la pièce. Par sûreté, je me retourne même pour vérifier qu'elle n'est pas cachée dans mon dos. Il n'y a aucune trace de Ryu. Mes sourcils se froncent comme une sale habitude. Elle n'aurait pas filé sans prendre le plaisir de me prêcher ses remontrances habituelles, ça c'est sûr. Alors si elle s'est envolée, c'est qu'elle est partie me chercher.
Je soupire. Ma serviette rejoint le tas de linge sale désormais inexistant au bout milieu de ma chambre. J'attrape le premier t-shirt qui me passe sous la main et l'enfile en faisant déjà demi-tour pour, moi-aussi, aller lui courir après. L'étage est toujours désert. Il n'y a pas énormément de solutions, Ryu a dû partir vers le service informatique. Le ronronnement de l'ascenseur me berce doucement jusqu'aux sous-sols. J'ai hâte de remettre la main sur elle, et de retourner nous isoler dans le secret de mon appartement, pour enfin pouvoir me vautrer de tout mon long sur le lit. Elle pourra rouspéter tant qu'elle le souhaite, si au moins je peux m'affaler dans mon coin et passer une bonne soirée. Rien qu'à cette perspective, un léger sourire étire à nouveau mes joues. Et puis les portes de l'ascenseur s'ouvrirent enfin devant moi.
- Ryu ? - ... Je veux que tu m'embrasses en échange.
Ma voix se perdit dans les airs. La scène se figea alors brutalement au fond de mon crâne, avec la violence d'un coup de poing. Crispé par le réflexe de la surprise, je retiens mon souffle juste une demie seconde. Juste le temps de comprendre ce qui est en train de se passer. Ryu est là, piégée entre trois types aux regards mauvais. Si cette situation est déjà intolérable pour tout Kazuma qui se respecte, il a fallu que l'un d'eux pose sa poigne répugnante sur elle. Sur Ryu. Je n'ai pas le temps de réfléchir qu'un voile de fureur tombe devant mes yeux. L'instant d'après, je suis déjà derrière elle. Son ombre menaçante. Celle qui ne la lâche presque jamais. Celle qu'il ne vaut mieux pas éveiller. Ma main s'abat sur celle de l'idiot à avoir oser s'en prendre à elle. J'exerce mécaniquement une pression sur l'articulation de son pouce et celle de son auriculaire. Sa prise se libère d'elle-même. Mais avant qu'il n'ait eu le temps de s'en rendre compte, mon autre coude vient se fracasser contre sa tempe. Sonné, il recule et titube d'un air totalement ridicule. Mon bras barre alors la poitrine de Ryu. Sans un mot, ni même lâcher mon adversaire du regard, je la repousse en arrière. Hors de porté.
- C'est le sol que tu vas embrasser, enfoiré.
Mes pas s'avancent froidement vers lui. Ma voix est à peine audible tant mes mâchoires sont soudées par la rage. Le sang bat dans mes veines, empreint d'une fureur explosive. L'image de ma Ryu, victime devant cette face de rat, danse toujours dans mon esprit. Je vais le démolir. Ma poigne happe le col de son vêtement. Sans ménagement, je l'attire jusqu'à moi et plante mon regard d'acier dans le sien, hagard.
- Tu n'aurais jamais dû la toucher.
Mon poing libre frémit déjà à la perspective de lui faire fermer sa sale gueule. Mais j'ai peut-être laissé trop vite ses affreux copains dans l'ignorance. Je perçois un mouvement sur le côté et évite de peu le coup de son acolyte, que Ryu semblait avoir mis à terre tout à l'heure. Fourbe et lâche, comme s'en prendre à trois contre une femme. Je suis obligé de libérer mon adversaire. Mais déjà je me suis tourné vers ce nouvel ennemi, peu effrayé à l'idée de fracasser trois enflures pour le prix d'une dans la même soirée. Il attaque à nouveau. Ses gestes sont grossiers. J'esquive simplement en me penchant vers l'arrière avant d'envoyer la semelle de ma chaussure percuter son abdomen. Le type est repoussé en arrière, le souffle court. Avant de s'étaler comme un sac. J'esquisse instinctivement un mouvement vers le troisième clown de la bande, prêts à lui sauter à la gorge. Mais celui-ci semble bien moins téméraire que les autres, et se précipite en arrière sans demander son reste. Un souci réglé en entraînant un autre, je me braque à nouveau vers Face de Rat. La colère dans mon estomac boue de plus belle lorsque je constate qu'il essaye justement de se faire la malle. Je l'empoigne une nouvelle fois, et le cloue brutalement dos au mur.
- J'vais t'apprendre à embêter les filles … je gronde en soulevant ma lèvre inférieure avec dégoût.
Les muscles de mes bras tremblent légèrement sous l'effet de l'adrénaline. Mais déjà mon poing se serre et se contracte, pour lui donner enfin ce qu'il mérité. Une foutue bonne raclée.
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Kobayashi Kazuma
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Lun 26 Déc - 22:51
Look into my eyes.
Kaz' & Ryu
L'Emb... l'embrasser ? Mes yeux restent dans le vague alors qu'ils s'arrondissent de surprise. Je suis... choquée. Pourquoi devrais-je faire ça ? En serrais-je même capable ? Et... pourquoi même envisager que ça soit possible ?! Non ! Pas question ! Mes sourcils se froncent de refus et d'un dégoût tangible. Nan mais... il ne va pas bien lui ?! Je relève sur lui des yeux noirs, pleins de hargne et de rage. Croit-il qu'il peut me soumettre si facilement ? Me demander une chose pareil... Espèce de porc ! Mes dents se serrent alors que la rage monte en flèche dans ma gorge. J'allais lui balancer quelque chose de particulièrement acide quand... une ombre menaçante interviens, apparus ici comme par miracle. Mirage subtil de ma propre réalité. Rapidement, je sent alors la main de Ren, toujours sur ma nuque, ce tordre pour enfin me lâcher. Furtive, j'en profite pour m'échapper et m'éloigner de quelques centimètres de mon agresseur. Je suis un peu perdu tant les choses se sont passés rapidement. Mais dans le même temps, la voix de Kaz' caresse mes oreilles à l'instant même où mes yeux se posent enfin sur lui. Mes genoux m'en lâcheraient de soulagement. S'il est là... s'il est là, alors je ne risque plus rien. Son bras, protecteur, est déjà contre moi alors qu'il fait front à l'homme qui quémandait mes lèvres quelques instants plus tôt. Tout ça est tellement brutal... Que je reste interdite et totalement inutile. Je ne sais pas... je suis comme ankylosée, incapable de remettre les choses dans l'ordre. Me laisserais-je dépasser si facilement ? Oui... incontestablement, oui. Je referma mes bras contre moi en observant la scène derrière ma longue frange noire, cachant mes lèvres dans mon écharpe, comme pour les protéger. La simple idée que ce gars les ait voulue me donne des frissons terribles. Je... Je n’aurais jamais imaginée ça de lui. Pire... jamais... grand bien, jamais je n’aurais imaginée voir Kazuma dans une colère si sombre. Il semblait prêt à imploser et j'avoue sans peine qu'il ne manquât pas de fortement m’impressionner. Son visage, aux traits si doux d'ordinaire, était devenu si menassent que je parvenais tout juste à le reconnaître. Sa longue silhouette fuselée était tendue tout en affichant une réelle décontraction. Sa colère était si froide qu'il ne semblait plus rien pouvoir stopper. Il allait casser des dents et ceux sans hésiter une seule seconde. Interdite, j’assistai à la scène en reculant, serrans mes bras contre moi de plus en plus fort. Voir Kazuma ce battre pour moi me faisait un drôle d'effet... Il avait déjà débarrassé deux trois hommes un peu trop collants dans le passé, mais jamais il n'avait pris tant de risques. Jamais je ne l'avais vu se battre avec tant de hargne. Il repoussait ses adversaires avec tellement de facilité... Et même si la situation n'était pas vraiment appropriée, je ne pus m’empêcher d'admirer ce magnifique lion en action. Si souple et efficace... pour moi...
Mes petits poings se refermèrent sur ma veste alors que je retrouvais, petit à petit, un peu de lucidité. Il m'arrivait quoi là ?! Hou hou, Ryu ?! Kaz' va faire une connerie ! Réveille-toi ! Sursautant violemment, je me sortis de ma position de petite fille traumatisée. Je valais mieux que ça ! Mais... les mots de Ren et de Kazuma continuaient à tourner dans ma tête, inlassablement. Les hommes se battent souvent pour les femmes, ça n'a rien de nouveau. Mais... j'ai dû rater mes dernières années, je ne me suis pas sentie grandir si rapidement et j'ignore quand je suis passée du statut de jeune fille à celui de véritable femme. C'est surtout ça qui me fait peur... Alors je préfère me dire que c'est juste des conneries, hein ! Une petite farce. Ouais. Ren ne voulait que taper sur mon point faible et Kaz'... Kazuma lui, beh... il supporte juste pas que l'on me manque de respect. C'est exactement ça ! Voilà. Que-ce que j'étais partie à imaginer moi ?! Me mordant la lèvre, je me crispa quand Kaz' plaquât violemment Ren contre un mur. Ça allait très mal finir, je le sentais au plus profond de mon être. Kaz' était dans une rage titanesque. Ses yeux étaient assombris par la rage et je savais qu'il ne parviendrait pas à s’arrêter. Il allait incontestablement franchir la ligne rouge. Par ma faute. À moi donc de le protéger cette fois-ci, mais à ma manière. Je devais mettre fin à tout ce bordel, par n'importe quel moyen. Cette simple idée suffit à me redonner tous mes moyens en une fraction de seconde. Mon expression prit une teinte déterminée alors que j'approchais des deux garçons. Subir, j'ai du mal, mais agir, ça, je sais faire.
Mon Kaz' était tellement noyé dans sa colère qu'il me semblait imprenable, intouchable. Je devais le ramener. Le ramener à la raison. Et pour ça, je n'avais qu'une seule option. L'amour. L'exacte opposé de l'émotion qui le dévorait actuellement. Alors, du bout de mes doigts, je lui frôla délicatement la main, qui formait déjà un poing menassent, prêt à frapper le Summer. Puis, avec toute la douceur dont j'étais capable, j'enveloppa de la mienne son poing aux phalanges blanchies. Le rejoignant, je resta quelques secondes silencieuses à ses côtés, épaules contre épaules " Kaz'... " Chuchotais-je doucement pour contrebalancer leurs râles puissants d'hommes en confrontation. " Merci... " Continuais-je en relevant des yeux calmes et doux sur lui. Ho... j'avais envie de lui dire plus que ça ! Mais au fond de moi, je m'excusais déjà pour ce que j'allais lui faire subir. Car je savais. Je savais qu'il n'allait pas du-tout aimer ma manière non violente de régler les choses. Et c'est bien ça qui m'effrayait le plus dans toute cette histoire. Je souhaite hardiment que ces jolis yeux noirs ne me regardent jamais avec la même hargne qui y brille à cet instant. Jamais.
Mais j'étais portée par mon désir de le protéger, de moi et de lui-même. Alors je me faufila avec agilités et calme entre les deux garçons, faisant face à Ren. Puis sans prévenir, j'attrapa le menton de Ren, m’éleva sur la pointe des pieds et posa quelques secondes mes lèvres sur sa joue, non loin des siennes. Ça me coûta, ce simple geste banal. Ça me coûta tellement ! Parce que ça signifiait que je préférais me soumettre plutôt que de voir Kaz' se sacrifier pour moi. Et ça, ça n'allait pas lui plaire. Mais... tans pis. Je prenais le risque de ramasser ma défaite, ça ne serait toujours plus facile que de voir ces trois Summer le faire enfermer pour un simple baisé non donné. C'est vrais... pleins de filles en donne chaque jour, non ? Pourquoi en serrais-je incapable, moi aussi ? Puis... je déteste ce gars, il ne vaut donc rien, si ce n'est la liberté de Kazuma. Pour Kaz'... je crois que j'en embrasserais cent autres s'il le fallait et ceux même si je devais me tordre d'horreur et de dégoût à chaque fois.
Froide, je finis par me reculer contre Kaz', attrapant sa main que j'avais laissée quelques secondes avant pour me placer devant lui. Je la serra fort. Tellement fort que ça m'en fit mal. Mais pour Ren, je n'en laissa rien paraître. Mes yeux, que je posa brutalement sur lui, étaient glaciaux et morts. S'il a obtenu une simple baise joue, il n’aura absolument rien d'autre. Ni mon respect. Ni mon appréciation. Et encore moins mon amour. Alors quand je vis son expression tourner à la victoire vicieuse, je le coupa sèchement en levant ma main libre, paume vers le haut, devant lui " Maintenant, rends-moi ce qui m'appartiens. " Dis-je d'une voix tranchante. Je le fixa avec une insistance poussée, sans ciller une seule seconde. Je ne céderais pas. Il allait devoir me rendre cette enveloppe et ça n'était pas négociable. Le menton haut, je continua de le toiser en silence, le défiant du regard d'oser objecter ma demande.
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Katsumoto Ryu
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Mar 27 Déc - 15:11
Look into my eyes.
Kaz' & Ryu
Quelque chose trouble mon attention fixée sur le type que je maintiens contre le mur. Quelque chose d'infime, mais de suffisamment fort pour souffler sur le voile rouge tombé devant mes yeux. C'est Ryu. Je me fige de haut en bas lorsque sa petite main pâle, si douce, vient envelopper la mienne, si dure. Je ne veux pas lui faire de mal. Mes yeux tombent à la rencontre des siens. Malgré les mèches de cheveux sauvages qui retombent sur mon front et obstruent ma vision, je perçois toute la paix qui l'envahit, au fond de son regard serein. La raideur de mes muscles se détend légèrement, instinctivement. Que fait-elle ? J'aurais dû lui demander de remonter dans l'appartement. J'aurais dû lui dire de partir d'ici. Elle n'a pas à regarder ça. Un flot de questions et d'incertitudes se déverse dans mon esprit, jusqu'à ce qu'elle bouge de nouveau. Sa petite silhouette se dresse soudainement entre moi et l'autre type. La situation n'a pas le temps de me déplaire. Mes lèvres s'agitent à peine dans le dessein de prononcer son prénom. De l'interpeller. D'essayer de comprendre ce qu'elle essaye de faire. Et soudain elle effleure la joue de ce sale porc pour lui donner un baiser. Un putain de baiser. Ce qu'il lui réclamait juste quelques temps plus tôt. Je reçois une gifle invisible en plein visage. Une gifle monumentale. Imprévisible. Et quelque part douloureuse. Je me crispe brutalement. Mes yeux s'écarquillent sous la surprise. Mon souffle s'étrangle dans ma gorge. La colère se mêle à la stupeur, et je me retrouve bêtement stoïque dans le dos de Ryu. Mon poing se serre, fort, au point que mes ongles pourtant coupés courts parviennent à venir entamer la chair de ma paume. Lorsqu'elle revient contre moi, et lorsque ses doigts viennent retrouver le contact de ma main, j'en suis presque soulagé tant je crains d'imploser d'une seconde à l'autre. Je relève les yeux et croise ceux de ce salopard que la simple présence de Ryu m'empêche d'atteindre à nouveau. Mon expression doit être bien trop sombre, car il en perd finalement son détestable sourire narquois. La fureur gronde dans ma poitrine, et reprend peu à peu le dessus sur cette traître surprise. Elle coule dans mes veines et tape furieusement contre mes tempes. Si Ryu n'était pas là, juste devant moi … Oh, si elle n'était pas là … Minuscule petite barrière entre cet insecte et le torrent brûlant de ma rage …
- Dégage, je siffle malgré mes mâchoires contractées, ayant vaguement conscience de son geste pour remettre quelques chose entre les mains de ma petite automne. Fais en sorte de ne jamais recroiser ma route.
Du coin de l'oeil, je suis sa silhouette disparaître de mon champ de vision. Derrière nous, une flopée de pas accompagne son départ. Ces deux abrutis d'amis n'ont pas tardé à le suivre. Seuls à présent, je ne peux plus m'empêcher d'entourer Ryu de mon bras libre. Ma prise lui barre le torse certainement de façon très inconfortable. Je l'étreins contre moi, de toutes mes forces, comme si je craignais qu'on me l'enlève à nouveau. Et puis soudain, je la libère avant de lui faire trop mal, et disparais hors de son contact. Ma colère explose.
- J'le crois pas …
Je bondis d'un pas déterminé dans le sillage des trois types pourtant évaporés depuis longtemps, prêt à les rattraper. Mais mes jambes n'ont pas fait deux mètres qu'elles freinent subitement. Je change d'avis. Passe une main dans ma tignasse désordonné et reviens sur mes pas.
- Mais qu'est-ce que t'as fait ?! Bon sang mais pourquoi t'as fait ça, Ryu ?!
Je fulmine devant elle. Je me fais l'effet d'un lion en cage, impuissant.
- C'était tout ce qu'il attendait ! Tu lui as donné raison sur toute la ligne !
La pensée dépasse mes mots. L'image de ce crétin collé à Ryu s'imprime désormais dans mon crâne, comme une désagréable promesse de l'avenir. Il ne va certainement plus s'empêcher de lui tourner autour à présent. Les émotions s'emmêlent, et bientôt crier comme un fou-furieux ne me suffit plus.
- Rha c'est pas vrai !
Je me détourne subitement d'elle pour concentrer ma fureur sur n'importe quoi d'autre. Ce n'était pas à elle de subir le contre-coups de mes coups de sang. Mes phalanges viennent alors s'abattre sans vergogne contre le mur, à l'endroit exact où se trouvait l'autre abruti un peu plus tôt. Quelques miettes de béton rougies viennent griffer ma main avant de dégringoler par terre. Je rejette la tête en arrière et soupire. Merde. Ma main abîmée retombe le long de mon corps. Pour l'heure, la douleur reste sagement endormie. Mais je sais que ce n'est qu'une question de temps avant que la peau déchirée des jointures de mes doigts ne se mette à brûler sévèrement. Ca n'a aucune importance. Je souffle à nouveau. À présent je me trouve complètement stupide de m'être emporté. Baissant le menton, je me retrouve nez-à-nez avec les grands yeux de Ryu.
- Excuse-moi...
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Kobayashi Kazuma
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Mer 28 Déc - 19:34
Look into my eyes.
Kaz' & Ryu
J'ignore si c'est grâce à mon intervention, celle de Kaz' ou même celle des deux cumulés, mais Ren finit enfin par me rendre cette fameuse enveloppe. Soulagée, mes épaules se détendirent légèrement alors que je la serrais contre mon cœur, bien décidée à la protéger de ses sales pattes. On ne risque pas de m'y reprendre ! La leçon est durement acquise. Tout se remue ménage pour ça... Pour cet abruti et son idée stupide de me voler mon dû. Mais je relève vite les yeux sur Ren quand j'entends Kazuma siffler derrière moi. Les choses ne sont visiblement pas closes entre les deux hommes. Pas pour Kaz' en tout cas. Je le sens trembler de rage contre moi et j'hésite à esquisser le moindre geste. Mais Ren prend enfin une bonne décision et décide de s'esquiver, rejoignant ses deux amies dans le couloir pour enfin disparaître de notre vue. Subitement, tout semble froidement silencieux, je sais que Kaz' va exploser, dans peu de temps. Alors je ne bouge pas quand il me serre violemment contre lui, me coupent le souffle. Je ressens ce besoin qu'il a de se raccrocher à moi. Presque désespérément. Je suis capable de l'endurer, je suis capable de supporter la violence de ses émotions. Ça a d'ailleurs toujours été le cas, ceux depuis tout petits. En contrepartie, je resserre doucement ma main sur la sienne. Je suis là et même s'il ne comprend pas forcément mon geste, je reste présente, prête à le lui expliquer cent fois s'il le faut. Mon intention n'était pas de le blesser, non. Je n'ai juste pas eu le choix. Et je sais qu'un fin fond de lui-même, il l'a déjà compris.
Mais il finit par me lâcher, me laissent seule face à sa colère qu'il déploie en une explosion de geste incontrôlé. Image ultime de l'homme blessé. Mais curieusement, sa réaction me rassure. Je crois que je préfère sa fureur, franche et sincère, à un hypothétique mutisme qui m’aurait alors angoissée au possible. Silencieuse et en retrait, je l'écoute déverser son incompréhension et sa hargne. Je ne me risque cependant pas à lui répondre, pas quant il est dans un état pareil. Je le connais mon Kaz' et je vais sagement attendre que la tempête passe. Les yeux baissés sur mes pieds, je croise mes deux mains sur l'enveloppe qui est toujours plaquée contre ma poitrine. Je ne risque rien, je le sais. La colère, c'est l'histoire de sa vie. Je suis habituée à ce qu'il en perde le contrôle, même si c'est bien la première fois qu'il l'exprime avec autant de vélocité. Ça m'intimide un peu, mais... je sais qu'elle est surtout dirigée contre lui-même. Il me questionne, marque clairement son incompréhension et dévoile ses peurs, subtilement. Mais je ne relève pas les yeux. Si je lui donnais le fond de ma pensée maintenant, j’alimenterais sa rage et provoquerais certainement une dispute. Je ne suis pas comme ça, non. Et il le sait. J'attendrais, patiente, qu'il se calme.
Puis un bruit sourd me fit relever brutalement les yeux. La bouche entrouverte, je le regarda basculer sa tête en arrière. Son soupire exprimait tellement de souffrances... J'avais envie de le prendre dans mes bras pour le rassurer, le calmer. Les sourcils froissés d'inquiétude, je m'approcha de lui, les yeux posés sur sa main qu'il venait lui-même de blesser. Mais il me faisait déjà face, perdant son regard dans le mien. Ce dernier exprimait bien plus encore que sa propre voix quand il s’excusât. Dévoré par la culpabilité, que je voyais naître dans ses deux prunelles noires, il finit par baisser la tête, vaincus. Je pris alors sa main blessée, qui saignait déjà abondamment, entre les deux miennes. Délicatement, comme s'il était soudainement devenue très fragile. J'en avais lâchée mon enveloppe de surprise. Je ne m'attendais pas à ce qu'il se blesse ainsi. Je ne comprenais pas la douleur qui le rongeait et le poussait à en arriver jusque là. Ça éveillait en moi une sorte de colère, mêlée d’incompréhension. Pourquoi ? Pourquoi cet extrême ? " Kaz' ... " Ronchonnais-je, les yeux rivés sur sa main, en secouant négativement la tête, l'expression triste. " Te blesser pour ça... " Continuais-je en relevant mon regard brun sur lui, partagée entre la colère et le calme. " Ce que Ren peut dire ou faire, n'a pas la moindre importance pour moi. Tu comprends ? Je m'en fiche. " Mes mains entourèrent plus encore la sienne alors que je me mordais la lèvre à la vue de son sang qui coulait entre mes doigts. " Mais te faire du mal par-ce que je lui ai donnée ce qu'il voulait, ça n'a pas de sens... " Je défis mon foulard de mon cou pour l'enrouler autour de ses phalanges. Je me fichais bien qu'il soit par la suite irrécupérable, mon esprit était bien loin de ce futile détail. C'est vrai... ce n'était qu'un simple baisé. Pourquoi était-il si touché ? Je n'avais pas réagi de cette manière le jour où j'avais appris qu'il sortait avec des filles de l'héritage. Bien qu'il ne m'ait rien dit, mes nombreux yeux et oreilles présent dans le bunker m'en avaient vite informée. Certainement dans l'optique et l’espoir de me blesser. Mais là, n'est même pas la question car ça n'a absolument rien à voir. Mais il réagissait comme si... en embrassent Ren, je l'avais délibérément trahis.
Je finis par soupirer. Je n'avais même pas envie de connaitre les raisons de sa réaction, car, au fond, la réponse pourrait vraiment m'effrayer. Le bout des doigts frôlant le nœud que j'avais fait sur sa main avec mon foulard, je resta quelques secondes silencieuses avant de relever des yeux plus brillants sur lui. " Bon...! Mon boxeur professionnel préféré, alias le Lion Noir, c'est malheureusement blessé, j'ai bien peur qu'il soit KO pour la soirée et qu'il ne quémande discrètement l’attention et les petits soins de son coach préféré. " Dis-je en lui envoyant un petit sourire malicieux. Détendre l'atmosphère par la légèreté et le décalé... ça aussi c'est mon domaine. Le voir mal et contrarié, me rend également mal et contrariée. C'était donc pour moi un véritable devoir de changer ça et de retrouver le sourire qu'il avait perdu avec sa mine sombre et triste. J'attrapas avec entrain sa main valide et le tira avec moi en direction de l’ascenseur. " Aller vient, oublis ce sale type, il ne mérite même pas notre attention. " Mais je me stoppa brutalement pour faire demis tour afin de ramasser furtivement l'enveloppe que j'avais laissée tomber par terre quelques minutes plus tôt. Oublier Ren, oui, mais surtout pas le cadeau de Kazuma !
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Katsumoto Ryu
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Ven 6 Jan - 22:18
Look into my eyes.
Kaz' & Ryu
J'observe les petits doigts fins de Ryu envelopper ma main abîmée. La fraîcheur de sa peau se confronte abruptement à la chaleur ardente de mes phalanges. Ce contact termine de remettre de l'ordre dans mon esprit. Le calme revient en maître, et pèse presque lourdement sur mes épaules. Stoïque, j'écoute le timbre de sa voix soupirer et tenter d'expliquer sa propre vision des choses. Ou peut-être aussi pour me raisonner un peu tardivement. Je me demande pourquoi elle s'y acharne encore. C'est comme ça depuis des années. C'est devenue une loi universelle, une règle inébranlable. Ryu est l'esprit réfléchi, et moi l'instinct impulsif. La tempête passe, et elle ramasse les dégâts. Aujourd'hui, elle s'applique délicatement à enrober mes jointures meurtries dans la douce étoffe de son écharpe. Elle ne devrait pas faire ça. Le tissu est précieux. Et je n'ai que faire de tâcher le sol, ou bien même mes propres vêtements. J'ai envie de le lui dire ; Pour le moment je ne sens toujours rien, et le sang finira bien par se tarir de lui même. Il faudra attendre encore pour que la douleur se mette à irradier dans ma main. Je l'aurais peut-être mérité d'ailleurs . Mais déjà, le sens de ses paroles trouve écho en moi. Mes sourcils se froncent, et mes yeux se relèvent subitement vers les siens, contrariés.
- Pas de sens ? Ryu …
Ma voix est sourde, partagée entre l'indignation et l'éreintement. Le bout de mes doigts me démange. J'ai envie d'attraper ses deux épaules et de la forcer à me regarder droit dans les yeux. Mais sa prise pourtant si légère sur mon poignet m'en empêche, et me garde sagement auprès de ses soins précaires. Je grogne.
- Il ne te respecte pas. Ce gars est une ordure. Il se pense le droit d'exiger quelque chose de toi, juste parce qu'un foutu trèfle lui a été gravé dans la peau. Ce n'est pas tant le fait que tu lui aies donné ce qu'il voulait qui me met hors de moi. C'est la façon dont il l'a demandé.
Ryu resserre le nœud de son bandage de fortune sur ma main, et moi je détourne soudainement les yeux. Un drôle de détail de saute au nez. Et si elle parlait d'autre chose ? Je me raidis un peu et balbutie rapidement :
- Tu … enfin, tu embrasses qui tu veux. Ça ne me regarde pas …
Je n'ai pas envie qu'elle pense que je m'ingère dans sa vie sentimentale. Ryu ne m'a jamais raconté quoi que ce soit par rapport à ça. Soit il n'y a rien à dire, soit elle s'en cache particulièrement bien. Je ne suis probablement pas la bonne personne pour parler de ça. Et si tel est bien le cas, alors je la comprends. Imaginer un type que je ne connais pas rôder autour d'elle me fou déjà en rogne. Alors l'entendre me parler de ses déboires amoureux … Rien qu'à cette idée, je réprime une grimace écœurée ainsi qu'un vilain frémissement. Mais quoi qu'il en soit, si ma petite automne ne m'a absolument rien dit à ce sujet, c'est que ma présence n'a rien à y faire. Alors autant que les choses soient claires.
Néanmoins je n'ai pas plus le temps de me perdre dans le fil chaotique de mes pensées, que l'enjouement de Ryu réapparaît comme un rayon de soleil au cœur d'un ciel nuageux. Pour la première fois depuis que je l'ai retrouvée dans ce couloir, un sourire en coin détend la rigidité de mes lèvres. Pourtant loin d'avoir digéré le geste et la fuite du Summer, je me laisse malgré tout entraîner par la légèreté de la mécanicienne. Pour l'heure, je me remémore soudain de la visite surprise de Ryu que j'ai manqué de peu, et de la soirée détendue que je me suis promis tout à l'heure. Mais intérieurement, je grave le faciès stupide de ce sale type quelque part dans mon crâne. Et je me certifie d'une sombre détermination que mes comptes finiront par être réglés par le futur. Loin des yeux de Ryu.
- Le lion noir ? je répète d'une voix amusée. Où est-ce que t'es encore allée cher ça …
Ma question meurt dans l'air lorsqu'une petite tornade fait soudain marche arrière pour aller récupérer quelque chose derrière nous. Intrigué, je la regarde ramasser son bien comme s'il s'agissait de la chose la plus précieuse de l'Héritage. Je cligne des yeux à répétition. C'est donc ça, ce que le Summer lui a rendu tout à l'heure ? Ma paume bandée fait obstacle à la porte de l'ascenseur qui se referme soudain entre nous deux. Le panneau métallique insiste et laisse juste le temps à Ryu de se faufiler dans la cabine lorsque je retire ma main. L'élévateur se met en charge. J'en profite pour poser les yeux sur ce qu'elle tient entre les bras.
- Qu'est-ce que c'est ? je demande finalement sans pouvoir y résister, piqué dans ma curieuse à l'idée de découvrir ce que voile réellement cette enveloppe, source de toute cette querelle.
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Kobayashi Kazuma
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Dim 8 Jan - 16:24
Look into my eyes.
Kaz' & Ryu
" Tu … enfin, tu embrasses qui tu veux. Ça ne me regarde pas … " Mon esprit vagabondait autour de cette affirmation alors que je passais, à temps, entre les portes de l'ascenseur que Kazuma avait tenues pour moi. Quand avons-nous grandi ? Quand en sommes-nous venues à ce type de discussions ? C'est plutôt inconfortable pour moi. Nous n'avons jamais parlé, ni même mentionné ce genre de chose. Faisant comme si tout cela n'existait pas. Comme si nous n'étions pas en âge de supposer ce genre de choses. Nos proches l'avaient très certainement déjà fait pour nous, des bonnes centaines de fois. Mais personnellement, je préférais rester sourdes à ce type d'insinuation. Je suis célibataire depuis... depuis mes 5 ans en fait. Je ne pense pas que parler de l'amourette enfantine de Cheol Soo et moi puisse véritablement être importante. Nous étions des enfants. Innocent et cupide. Quoique je suis toujours cupide. Énormément gênée par cet aspect de ma vie. Devenir une femme, ce n'est pas évident pour tout le monde. Mes amies y arrivent très bien et il n'est pas rare de les voire très proches de certains garçons. En fait... je crois être la seule de mon âge et de mon entourage, à n'être jamais sortie avec un homme. Alors entendre Kazuma en parler, qui est la figure même de la masculinité, ça m'a rendu totalement muette et j'ai préféré ne pas m’épancher sur la question. Un peu honteuse qu'il n'y est justement absolument rien à en dire. Car je sais, instinctivement, qu'il est loin d'être timide sur ce sujet-là. Pas avec les autres filles en tout cas. Mais entre nous... c'est comme si nous avions silencieusement banni la question et que nous ne jugions même pas utile d'en parler. Ou trop dérangeant.
" Oui. Tout à l'heure, tu m'as fait penser à ces gros chats grincheux de la savane que j'ai vus dans un reportage. Ils deviennent féroces quand ils ne sont pas contant et se battent souvent très violemment. " Je lui dédicaça un grand sourire tout en cachant le plus discrètement possible l'enveloppe dans mon dos. " C'est... ton cadeau de Noël. " Continuais-je en déviant mon regard sur le plafonnier lumineux du monte charge. " Mais je ne peux pas te le montrer ici. " Je regardais très furtivement une des deux caméras qui nous observaient en silence, témoins directes de la société minable dans laquelle nous vivions. Je haïssais l'idée qu'elles espionnent nos vies. Mais... je devais reconnaître qu'elles m'avaient tout de même bien aidée... Puis je fronçai les sourcils tout en regardant à nouveau Kaz'. " Tu n'as pas oublié, hein ? " Grondais-je avec un petit sourire. Qu'il est zappé la soirée de Noël ne m'étonnerais pas vraiment, son visage semblait éreinté et plus éteint que d'ordinaire. J'ignore ce qui se passait actuellement dans sa vie pour qu'il semble si usé, mais je ne risquais pas de m'insinuer en la question. Il savait que je savais... Et s'il veux m'en parler, il le ferrât. Il est le premier à savoir que je remarque toujours quand il traîne la patte.
La porte de l'ascenseur s'ouvrit juste à temps pour que je ne lui laisse pas le temps de répondre, filant dans le couloir d'un pat motivé. Je ne voulais pas le mettre mal à l'aise s'il venait à avoir effectivement oublié. Ce n'est pas si grave, non ? Comme si j'étais chez moi, j'entra dans son appartement et fila vers sa pharmacie personnelle. Qui n'était pas très fourni... Le visage contrarié, je farfouilla dans la petite boîte métallique à la recherche de compresse et de désinfectant. Rien... Ou du moins pas grand-chose. Soupirant, je posa la petite boîte sur son lit, à coté de mon enveloppe. " Je reviens, il n'y a rien pour te soigner là-dedans. " Je me dirigea vers la porte avant de m’arrêter brutalement, pivotant sur mes talons, dans sa direction, en pointant un doigt accusateur sur sa personne " et ne touche pas à l'enveloppe, je te la donnerais quand j’aurais soignée les dégâts sur ta main. " Je le défia du regard quelques micro secondes avant de sourire et de disparaître dans le couloir pour rejoindre ma chambre afin de récupérer des bandages propres, des compresses et du désinfectant. J'étais ennuyée qu'il se soit blessée. Mais... Je pense qu'il c'était déjà suffisamment punis pour que j'en rajoute une couche. Ses yeux avaient parlé pour lui. Mille excuses y avaient brillé, durant de longues minutes. Confus par sa propre colère qu'il avait, je pense, du mal à comprendre parfois.
J'allais repartir pour rejoindre Kazuma quand mon reflet dans le miroir m’interpella. Silencieuse et immobile, j'observa mon reflet dans le semis obscurité de mon appartement que je n'avais même pas pris la peine d'éclairer. La lumière du couloir, qui ce diffusait par ma porte entre ouverte, dessinait des ombres sombres sur mon visage. Je fus frappée par la soudaine ressemblance que je me trouvais avec le souvenir de ma mère. Troublée, je m’approcha de mon reflet et observa mes prunelles sauvages et pétillantes me renvoyer mon regard sous ma longue frange de chevaux sombre. Comme aux ralentis, je passa un doigt délicat sur mes lèvres charnues, me remémorant le regard de Ren sur celles-ci quelques minutes plus tôt. Mes lèvres vierges et encore pures. Devais-je vraiment remercier Kazuma de les avoirs préservés ? Car s'il n'était pas intervenus au bon moment, n’aurais-je pas été obligée de les sacrifier ? À cette simple idée, mes yeux se rencontrèrent à nouveau dans le miroir et je fus surprise d'y voir briller une flamme mûre et adulte. Perplexe, je m’observa quelques instants, voyant défiler mes propres question dans mes rétines. La Ryu que je voyais, ce soir, était bel et bien une jeune femme, je devais me faire à cette curieuse idée. Une femme que Ren avait demandé, cruellement serte, mais demandé tout de même. Si mon propre regard sur ma personne n'avait pas changé, les hommes, eux, n'avaient pas raté de constater que je n'étais plus une enfant et que derrière mon aspect garçonne, se cachait en vérité... une véritable femme. Poussant un long soupire, je passa une main dans mes cheveux afin de les désordonner. Voilà, là, c'est bien mieux... J'avais redonné quelques peut à mon visage son innocence d'enfant. C'est vrai... cette volonté de ne pas me féminiser. C'est bien en quelque sorte une manière de demander la paix. Les femmes apprêtée et sophistiquée cherchent incontestablement à plaire. Moi... je me cache derrière cette apparence naturelle et furibonde. " Arrête de t'inquiéter Ryu... Ren ne voulait que t'effrayer. " Soufflais-je à mon reflet, les yeux inquiets. " Un homme comme lui ne s'enticherait jamais d'une fille comme toi. Impossible. " Le sourire que je me renvoya ressemblât plutôt pitoyablement à une sordide grimace qu'à une tentative réussite d'encouragement personnel. Soupirant minablement, je secoua la tête et redressa mes épaules avant de m’échapper de ce reflet perturbateur. Je devais rejoindre Kazuma qui était toujours blessé et ceux... le plus naturellement possible. La main encore tremblante je récupéra la boîte en métal qui contenait ma pharmacie et me tournas vers ma porte en essayant d'oublier tout ça. L'innocence de l'enfance est tellement plus confortable...
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Katsumoto Ryu
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Sam 21 Jan - 10:47
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Kaz' & Ryu
Le matelas accueille souplement mon corps. Bras écarté en croix, je laisse mes yeux parcourir le plafond avant de pousser un soupir. Le soir de Noël. Eh merde. Comment ai-je pu oublier un truc pareil ? Les portes de l'ascenseur m'ont sauvé la mise tout à l'heure. Mais je n'imagine pas un seul instant que Ryu soit assez dupe pour ne pas avoir remarqué l'air hébété que j'ai dû afficher contre mon gré. Je grimace, et passe une main sur mon visage tiré par la fatigue. Une drôle de sensation sur ma peau me fait rouvrir les yeux sur mes phalanges bandées. J'avais presque oublié la présence du foulard de l'automnale autour de mes doigts écorchés. Une moue contrariée se dessine sur mon faciès tandis que je me redresse en position assise à l'extrémité du lit. Elle aurait dû le garder, quitte à utiliser l'un de mes vêtements pour éponger mes propres conneries. Mes doigts intacts glissent sur la douce étoffe. Une fine ligne ensanglantée est apparue là où la couleur du tissu aurait du être unie. J'appuie un peu trop fort sans le vouloir et me crispe de haut en bas. La douleur parcourt la totalité de ma paume, me faisant regretter d'avoir été aussi curieux. La tension est redescendue, mes nerfs se sont apaisés. Il n'en fallait pas plus à ma blessure pour se réveiller.
Profitant de l'absence de Ryu pour grincer des dents en toute discrétion, je secoue ma main souffrante comme pour en chasser le mal. Ça fait un mal de chien. Mais quel con ! Je m'agite sur les draps récemment remis en place. Et soudain, un léger froissement de papier me fige brutalement. Mon attention retombe alors que la fameuse enveloppe abandonnée là, juste à côté de moi. Je retiens mon souffle. Mes yeux volent jusqu'à la porte laissée entrouverte dans le sillage de Ryu. Elle m'a sévèrement interdit d'y toucher. Je regarde à nouveau le fameux cadeau qui m'est destiné. Un rictus malicieux effleure mes lèvres. Braver l'interdit, ce n'est pas du tout mon truc après tout … Je tends l'oreille un bref instant, peut-être un peu trop vite même, et lève le bras vers l'enveloppe. Je ne vais pas l'ouvrir … Juste tâter sa surface pour essayer de deviner ce qu'il y a dedans. Ni vu, ni connu … Mais j'ai à peine frôlé le papier que la porte grince sur ses gonds. Je sursaute et me dresse droit comme un i. La mécanicienne apparaît à nouveau dans ma chambre, munie d'une trousse de secours bien plus lourde que la mienne. Pour sauver les apparences avant qu'elle ne se doute de quelque chose, mais aussi pour boucler au plus vite cette séquence soins que j'estime inutile, je bondis sur mes pieds et attrape ce qu'elle tient entre les mains pour mieux le lui dérober.
- Merci, je vais me débrouiller.
Et même si j'ai plus ou moins l'impression que je ne m'en sortirai pas aussi facilement, je recule d'un pas pour me laisser asseoir lourdement sur le matelas. Dire que Ryu avait pris le temps de border les couvertures … Le dessus du lit ne ressemble déjà plus à rien. Mais bien loin de remarquer un détail pareil, je m'emploie déjà à défaire le bandage autour de mes doigts. Je grimace un peu au moment de décoller la dernière bande de ma peau rougie. Juste un peu. La plaie n'est pas spécialement jolie à regarder, mais ne semble vraiment pas grave. J'espère surtout que ça ne va pas enfler. Sinon ça va être compliqué de travailler demain.
- Pourquoi tu ne m'as pas attendue ici tout à l'heure ?
J'ouvre la petite trousse de soin et farfouille à l'intérieur au peu au hasard. J'en ressors une bandelette, que j'essaye alors d'enrouler grossièrement autour de ma main blessée. Puis finalement je m'immobilise d'un coup et, n'y tenant plus, je relève une mine contrite vers l'automnale.
- Je suis désolé Ryu, j'ai pas emballé ce que je voulais t'offrir … J'ai complètement oublié et … En fait je ne suis même pas sûr de savoir où je l'ai rangé.
Je passe une main derrière ma tête et frotte ma nuque, gêné, tout en parcourant la superficie pourtant petite de mon appartement. Aïe …
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Kobayashi Kazuma
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Mar 7 Fév - 12:02
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Kaz' & Ryu
Les bras croisés contre ma poitrine, j'observe Kazuma faire sa tête de cochon. il veut s'occuper lui-même de sa main alors qu'il n'en a qu'une seule de disponible pour réaliser un bandage, le serrer correctement et en faire tous les petits soins qui s'ensuivent. Je laisse couler le temps, juste suffisamment pour qu'il se rende compte qu'il a besoin d'aide. Mais il ne semble pas vraiment être préoccupé par ça. J'ai bien compris qu'il avait oublié Noël et sa gêne me fait sourire. Je le connais depuis le temps, son caractère impulsif et sa démesure ne collent pas avec son attention pour ce genre de détails. Il est tellement occupé à vivre qu'il en oublie ces petites choses qui demandent de l'organisation. Mais il a l'air tellement désolé que je laisse tomber les réprimandes qui me titillent les lèvres. Je pourrais le gronder pour avoir, malgré mes menasses, pris la petite enveloppe sur ses draps. Je pourrais l'incendier d'avoir défait le lit en... 5 min ? Peut-être même moins. Je pourrais me moquer de lui pour sa tentative ratée d'auto soins.
Mais c'est Kaz' et je laisse toujours tout passer à ce sale gosse que j'adore. Ce frère qui m'est indispensable. Ignorent son mensonge sur mon cadeau de Noël, je m'approche de lui et viens m’asseoir à ses côtés. Je lui attrape, sans condition et sans objection possible, sa main et m'occupe de défaire et refaire correctement son bandage. Les yeux baissés, je ne le regarde pas et m'applique à suffisamment serrer les nœuds du tissus pour que cet hyperactif ne vire pas cette protection de sitôt. " Alors pourquoi tu ne me jouerais pas juste un petit morceaux de musique ? " Lui demandais-je en relevant des yeux malicieux sur lui. Faire comme si je ne savais pas, tout en sachant que je sais qu'il sait que je suis au courant qu'il a oublié. - Ça va ? Je ne t'ai pas perdu en chemin ? x'D - " et puis, je t'ai attendu figure-toi. Hm... j'ai eu le temps de ranger ta chambre, de tourner un milliard de fois en rond et hm... de me faire un peu de soucier aussi. " Je devais bien le reconnaître. C'est souvent ce trait de mon caractère qui m'apporte le plus de problèmes. Quand j’angoisse pour les autres, je fais toujours un truc qui m'amène la poisse. La preuve en couleur ce soir. " Mais cette histoire, oublions là, c'est déjà du passé... " Mensonge bien sur. Mais que dire d'autre ? Je n'ai pas envie de ressasser ça toute la soirée. Ren n'a pas sa place ici. Point.
Je me leva du lit en me saisissant de l'enveloppe après avoir rangée le matériel médical dans sa petite boîte. Avec un grand sourire je lui fis face en la serrant contre mon cœur. J'ignore pourquoi je suis plus heureuse d’offrir que de recevoir. J'en sautillerais de bonheur d'enfin la lui donner. D'ailleurs, je ne cache pas mon engouement. J'ai passée tellement de temps dessus et j'avais tellement hâte de la lui montrer, que maintenant, que je peux enfin le faire, j'ai beaucoup de mal à retenir ma joie et mon excitation. Relevant sur lui des yeux illuminés par mon sourire d'enfant, je lui tendis enfin ce petit bout de papier que j'avais dû tant protéger. Cette petite chose qui avait tellement de valeur à mes yeux. " Kazou... Je te souhaite un joyeux Noël ! "
J'eus toutes les peines du monde à ne pas piétiner le sol en attendant qu'il l'ouvre enfin. À l'intérieur, ce cache une petite lettre pliée en deux et un simple CD que Min Ho et moi avons passé des heures à graver. Tout sourire, j'observa sa réaction. " Le CD, c'est ta vraie surprise, on le regardera à la fin. " Dans celui-ci, j'avais fait une compilation très complète de la vie de Kazuma, que nous avions retracée avec les caméras de surveillance. J'avais placée, en fond, une musique qu'il avait joué un jour dans sa chambre et que j'avais discrètement enregistrée. Le son n'était pas super bon, mais l'esprit y était. C'était un morceau très mélancolique mais dardé d'espoirs qu'il avait fait claironné un jour où son humeur était bonne. Cet instant m'avait marquée car ses traits étaient alors calmes et il avait joué naturellement, comme si son cœur avait, pour une fois, touché du bout des doigts la paix auquel il aspire tant. La feuille pliée en deux quant à elle, était décorée de ma petite calligraphie soignée.
:
Souhaiter un joyeux Noël C’est donner à la pelle
Pas rien qu’à sa famille Mais aux gens sans famille
Oublier les discordes Et tendre une jolie corde
A ceux qui n’ont plus rien Qu’on traite moins que rien
Apporter des mots doux Qui apaisent de tout
Et partager surtout Un endroit chaud et doux
Souhaiter un beau Noël C’est mettre une chandelle
Qui fait qu’on se rappelle Que la vie doit être belle
Pour tous les êtres humains Qui sont dans le chagrin.
Joyeux Noël mon Kazou !
AVENGEDINCHAINS
Katsumoto Ryu
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Ven 17 Fév - 23:59
Look into my eyes.
Kaz' & Ryu
Les soins magiques de Ryu s'opèrent, et je me retrouve en train d'observer de près ma nouvelle main savamment bandée. La bandelette serrée autour de mes phalanges atténue et étouffe un peu la douleur. Puis une enveloppe surgit devant mon nez. Ryu me lance un regard plein d'étoiles. Ce genre de regard qui fait l'effet d'un énorme câlin de réconfort. Son entrain et empressement m'amusent. Je me penche en avant pour laisser mes doigts s'enrouler autour de son poignet, tandis qu'elle trépigne sur place devant moi. D'un geste, je l'attire sur le lit pour qu'elle se retrouver assise à mes côtés. Le corps de Ryu est douillettement accueilli par le matelas. Elle rebondit à côté de moi, et je la retrouve sous une crinière de cheveux encore plus ébouriffés. Un sourire narquois se peint sur mes lèvres. J'approche ma tête de la sienne, si bien que nos nez se frôlent presque.
- Moi ce que je retiens, c'est que tu te fais du souci pour moi, Me vantais-je, fier comme pas deux.
Je sais que ça va l'énerver aussi clairement que ma moue moqueuse. Mais l'occasion était bien trop alléchante, d'autant plus que je ne comprends pas cette inquiétude. La preuve est là ; A s'être rongée les sangs, c'est Ryu qui s'est finalement attirée des ennuis. Même si je préfère le taire, je n'aime pas trop l'idée qu'elle s'en fasse ainsi pour moi. Elle a d'autres choses à penser. Je suis un grand garçon, et je m'en suis plutôt pas mal sorti jusqu'ici … Je m'en veux presque de lui causer du souci.
Mais je ne m'attarde pas plus là-dessus. Ma curiosité est piquée à vif. Je ne peux plus m'empêcher de décoller soigneusement le rabat autocollant de l'enveloppe, que je finis tout de même par déchirer, muni de ma délicatesse légendaire. La mécanicienne me souffle quelques explications en dévorant des yeux la moindre de mes réactions. Je parcours la lettre et cligne des yeux, surpris et intrigué quant au contenu du CD. Je relève la tête vers la petite télévision de mon appartement, mais Ryu coupe court ma tentative avant même que je n'esquisse le moindre geste. Je ris doucement. J'ai eu la moitié de mon cadeau, il est légitime qu'elle réclame le sien. Ma main bandée vient coincer et soutenir l'une de ses joues lorsque je viens lui déposer un gros baiser sur la tempe.
- Merci, souriais-je, sincèrement touché par ces intentions précieuses que seule elle peut entretenir à mon égard.
Le poème sera épinglé quelque part près de mon lit. Je suis certain de pouvoir le relire encore et encore lors de ces nuits où le sommeil me fuit. Le mystérieux CD, quant à lui, est soigneusement posé sur la couverture du lit à côté de moi. Je quitte le matelas pour aller chercher ma fidèle amie posée dans un coin de la pièce. Si ma chambre s'apparente souvent à un phénoménal chaos, pour le coup ma guitare s'avère être parmi les rares objets à se trouver toujours rangés avec soin. Je m’empare de l'instrument, quelques étoiles pétillantes au fond des yeux. La fatigue ne m'empêchera jamais de jouer. Je rejoins Ryu sur le lit et me cale confortablement contre le mur.
- Quel morceau veux-tu ? Demandais-je, malicieux, en créant déjà quelques notes dans les airs. Notes qui ne sauraient nier ressembler à un certain chant de Noël bien connu.
Mon amusement s'efface peu à peu pour laisser place à un peu plus de concentration. Mes doigts s'arrêtent un instant, le temps que mon esprit cherche et trouve l'inspiration qui lui est nécessaire. Là, j'y suis. Les cordes vibrent avec douceur. La mélodie s'envole. Mon cœur s'allège. Et déjà j'emmène Ryu avec moi, dans un tout autre univers.