Souriante, je regarda le petit Shun piocher à grands coups de fourchette dans mon assiette. Perché sur mes genoux, il ne devait pas mesurer plus de trois pommes de haut, sa bouille d'enfant près pubère était couverte de sauce. " Shun... " Grondais-je, pas vraiment sérieuse, " Où tu as appris à manger comme ça ? " Le jeune garçon relevât ses yeux noirs et pétillant sur moi et quand il me répondit que c'était la faute de mon repas, trop délicieux pour prendre son temps de le mâcher, je leva des yeux faussement ennuyés au ciel. " Au contraire. " Lui répondis-je en attrapant mon yaourt, seule chose qu'il n'avait pas encore déniez-me piquer. " Si c'est bon, tu devrais prendre ton temps afin de le savourer. Quand tu auras tout dévoré, quels plaisirs te restera-t-il ? " Lui demandais-je en appuyant tendrement mon doigt sur son nez d'enfant. Tout sourire le gamin me répondit qu'il pourra alors digérer tranquillement son repas et retourner s'amuser. Simplement. Sa réponse franche et directe me fit rire. Mais notre attention fut attirée par une des surveillantes des enfants du foyer qui le héla et le grondas de profiter de ma gentillesse pour me chiper mon repas. Absolument pas piqué par la situation, Shun sauta de mes genoux et courus rejoindre les autres enfants du foyer, ne se démunissent pas de sa joyeuse innocence. Moi, je soupira subitement et laissa choir ma tête sur la table. " Haaa... " Couinais-je pour moi-même. " J'ai tellement sommeil... " Fis-je en ferment les yeux, profitant que ma joue sois collé sur la table fraîche. Mais je me redressa aux bouts de quelques minutes et observa mon yaourt survivant d'un œil absent. J'avais passé toutes ma nuit de garde à me battre avec une machine récalcitrante, j'étais usée et la perspective même de devoir utiliser mon énergie restante pour manger ce yaourt, me donnais l'impression de me demander le même effort que j'avais déjà fourni durant la nuit. Je soupira longuement en appuyant, sans grâce, ma tête sur ma main. " Si je ne bouge pas maintenant, je vais finir par m’endormir ici... " Ronchonnais-je pour moi-même dans ma barbe, la mine boudeuse et éreintée. Mollement, je releva les yeux sur le monde qui m’entourait et je me redressa vivement, " Ho... " quand j’aperçus Satoshi, au fond du self, qui semblait broyer du noir. Sa tristesse se communiquait jusqu'ici, sans aucun mal. Rapidement, je me frotta énergiquement le visage afin de me réveiller, attrapa mon yaourt et me mis en marche pour le rejoindre. " Hé, Toshi ! " Dis-je avec un grand sourire en lui appliquant avec mon doigt une touche du yaourt, que je venais d’ouvrir, sur le nez. " C'est quoi cette mine toute triste ? " Je m'assis sur la chaise en face de lui et posa mes deux coudes sur la table afin d'appuyer mon menton sur mes mains. Les yeux pétillant, je lui envoya un grand sourire " T'es mieux comme ça, il te manquait une petite touche d’hilarité. " Lui dis-je en regardant son nez avant de rire.
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Katsumoto Ryu
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Lun 19 Déc - 0:32
La vie doit se manger pour vivre
I’ve tried to make this life my own, to find myself, I’ve searched alone. To let love go and let it in, I found it burning like a sin. I’ve worked it out, but learned it hard, it’s sad inside and life is out. Till I won’t settle down and watch either way.
feat Katsumoto Ryu
Il avait pleuré toute la nuit. Il avait pleuré sur ce qui était arrivé entre Artur et lui la nuit dernière. Ils s'étaient retrouvés après quatre longues années par le plus pur des hasards. C'était Artur qui l'avait interpellé et il ne savait pas s'il aurait fait de-même s'il l'aurait après toutes ces années. Il aurait eu peur de lui parler mais, peut-être qu'en voyant son air affligé, sa mine aussi triste, peut-être l'aurait-il fait. Il aurait voulu savoir ce qui n'allait pas et, au final, peut-être se serait-il passé ce qui s'était passé entre eux la veille. On ne pouvait pas le savoir. Artur et lui avaient couché ensemble. Il ne pouvait pas nier le fait qu'il n'avait pas un jour rêvé que cela arrive mais, pour lui, son plus grand souhait était plutôt qu'Artur partage ses sentiments. Et Artur ne partageait pas ses sentiments. Il s'était endormi après qu'ils aient fini leurs ébats et il avait prononcé le prénom de sa femme décédée. Pourtant, il le savait, il savait que ses sentiments ne seraient jamais réciproques et qu'il venait de faire la plus grande erreur de toute sa vie mais jamais il n'aurait cru que cela lui ferait autant de mal de le voir prononcer le prénom de Haya. Lui avait pleuré et n'avait pas réussi à fermer l'oeil de toute la nuit. Il avait ressassé tout. Absolument tout. Le fait qu'il aurait dû avouer ses sentiments bien plus tôt. Le fait qu'il n'aurait jamais dû dire à Haya que ça ne le dérangeait pas qu'ils sortent ensemble. Tout. Il était dévasté une nouvelle fois et cette fois-ci, il aurait bien du mal à s'en remettre. Il aurait bien du mal à faire en sorte de se détacher encore une fois d'Artur pour oublier ses sentiments.
Mais, heureusement, il y a encore les amis. Les amis, ils sont là pour qu'on prenne du bon temps et pour nous consoler. Et parmi ces amis, il y avait Ryu. Aujourd'hui, il avait fait en sorte de travailler tard pour s'occuper les idées une grande partie de la journée. Sa journée finie, il avait donc filé directement à la cantine pour le dîner. Il s'était assis seul à une table et en était finalement venu à broyer du noir jusqu'à ce Ryu apparaisse dans son champ de vision. Elle ne perdit pas de temps pour lui faire retrouver son sourire et, bien qu'il était plus mal, sa tentative fut une victoire : il se mit à rire légèrement.
« Ryu, dit-il en s'essuyant le bout du nez avec sa serviette en papier, Tu as l'air fatigué. »
Et voyant son air qui semblait lui dire qu'il avait intérêt à parler ou elle lui tirerait les vers du nez en lui pinçant les oreilles, il se remit à rire avant de détourner le regard. Il s'étira et poussa un léger soupir, vaincu.
« Hier, j'ai revu Artur, commença-t-il, Il m'a interpellé et m'a entraîné jusque chez lui. Je n'aurais jamais cru le revoir d'aussi tôt, continua-t-il, Bien que l'Héritage soit de moins en moins grand à force que l'on ne grandisse. »
Il déglutit et se mit à parler plus bas.
« Puis, on... On l'a fait. On a couché ensemble. »
Il plaqua sa main contre la bouche de Ryu avant qu'elle n'ait même le temps de s'exclamer et alla chuchoter quelques mots à son oreille pour être sûr qu'il n'y ait personne d'autre qui les entende. Ils avaient couché ensemble après avoir bu, voilà la vérité exacte. Que penserait Ryu de ses faits et gestes ? Avait-il aussi mal agi qu'il le pensait ?
Moi, fatiguée ? Oui... un peut. Beaucoup même ! Mais sans attendre, je lui sors mon plus grand sourire pour cacher en un clin d’œil ma fatigue assommante. Je ne suis certainement pas ici pour me plaindre de l'asservissement auquel me soumet l'Héritage. Rien ne peut être changé, il est donc inutile de broyer du noir sur la question. Je suis néanmoins ravie d'avoir redonnée le sourire à mon ami. Après, je dois tout de même reconnaître qu'il n'est pas bien difficile de contenter Toshi, c'est un jeune homme naturellement enjouée et ça me peine d’ailleurs de le voir si tracassé. Les yeux grands ouverts et attentifs, je l'écoute me livrer ses petits secrets. Mais quand il me donne l'ultime détail, j'ouvre de grands yeux et m’apprête à bondir de ma chaise pour le féliciter. Plus rapide que moi - et me connaissant bien -, il me devance en plaquant une main sur ma bouche pour me faire taire. Ça me fait sourire. Oui... il a raison. Discrétion... pardon... Alors, essayant de contenir toutes les questions et les émotions qui m'assaillent, je l'écoute me chuchoter les détails à l'oreille, ne pouvant m’empêcher de rougir à la simple idée de ce que mon ami insinuait. C'est puéril, je sais. Mais... même du haut de mes 25 ans, je ne peux malheureusement pas en dire autant. J'ai toujours été très... prude sur ce sujet-là. Innocente pour être moins péjoratif. La simple idée d'embrasser un homme me fait baisser les yeux et perdre tous mes moyens. J'ignore pourquoi ça m'effraie tant. Mes émotions me submergent et je me paralyse à cette simple idée. Idiot. Je sais. Mais c'est ainsi, on ne me changera plus.
Le rouge aux joues, je finis par me reculer pour le regarder. Un petit sourire dessine pourtant mon expression, car je suis heureuse pour lui. Depuis le temps qu'il réprime ses sentiments pour Artur ! Savoir qu'ils ont enfin sauté le pas me fais réellement plaisir. Mais... " Je... ne comprends pas. " Lui confiais-je en gardant mon calme, soudainement douchée par mon idée dernière. " C'est une super nouvelle ! Je suis vraiment heureuse pour toi ! " Je posa des nouveaux mon menton dans ma main, le dévisageant de mes grands yeux expressifs et inquiets " Alors... pourquoi cette mine toute triste ? " Lui demandais-je en fronçant les sourcils. Il y avait forcément une raison qui viendrait noircir le tableau de cette bonne nouvelle. Et même si j'avais demandée à en connaitre la raison, j'avais un peu peur d'en entendre la réponse. Je ne voulais que leurs biens.
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Katsumoto Ryu
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Lun 16 Jan - 23:23
La vie doit se manger pour vivre
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Quand il avait donné sa bénédiction à Haya, il se souvenait parfaitement de ce sourire qui avait pris place sur son visage. Un sourire si beau mais également si reconnaissant. Il avait compris qu'elle savait pour ses sentiments et qu'elle ne lui en tenait pas rigueur. Haya avait été plus ou moins la perfection née de son vivant alors il n'avait jamais pu lui en vouloir d'être apparue un beau jour auprès d'Artur. Après tout, cela avait été mieux qu'elle apparaisse comme elle l'avait fait parce que lui aurait fait un piètre petit-ami si quand bien même Artur aurait accepté d'essayer qu'ils sortent ensemble. Pourtant, il avait, malgré tout, un jour souhaité une chose. Une mauvaise chose. Il avait été à une soirée où il y avait de l'alcool et il avait bu. Il se souvint s'être bien amusé mais aussi avoir dit à une personne participant à la soirée : « Moi, j'aurais aimé qu'elle ne vienne jamais me demander ma bénédiction parce que j'aurais ainsi peut-être trouvé plus de courage pour lui dire que je l'aime. ». Il ne disait pas qu'ils souhaitaient les voir se séparer, encore moins qu'il arrive malheur à la demoiselle mais il avait fait un vœu mauvais. Parce qu'il était mauvais et que la pire des choses qu'il ait pu ensuite faire, ce fut de s'éloigner peu à peu de son meilleur ami. Pourtant, lui, il n'avait rien demandé.
Il ne méritait pas d'être heureux ou encore moins d'être malheureux. Il était heureux parce qu'il se savait bientôt hors d'atteinte de ses parents et que tout se passait à merveille à son travail. Mais il était malheureux à cause de ce qui s'était passé la veille avec Artur. En plus, tout, absolument tout, était de sa faute parce que c'était lui qui avait embrassé Artur le premier. Pourquoi l'avait-il seulement embrassé ? Pour le réconforter ? Ne pouvait-il pas seulement l'étreindre ? C'était si simple de se compliquer, n'est-ce-pas ? Il se sentait mal et, en même temps, il n'avait pas envie de jouer les victimes. Il avait horreur de ça : de se plaindre. Il voulait d'un monde remplie de poneys et d'arc-en-ciel mais ça n'existait que dans les livres pour enfants. Quoique, certains livres pour enfants étaient parfois plus tristes que les livres pour adolescents ou adultes. Ce n'était pas dans sa nature de chouiner et de parler de ses problèmes, il faisait plutôt l'inverse. Toujours jovial, toujours à rendre meilleur ses journées. Cependant, pourquoi était-ce impossible aujourd'hui ? En plus, Ryu était fatiguée et peut-être avait-elle envie de parler de son travail. Ryu était mécanicienne alors elle travaillait beaucoup plus durement que lui. Qu'avait-il à lui déballer soudainement qu'il avait couché avec le seul homme qu'il ait pu aimer et d'en presque pleurnicher comme un enfant ? Il ne méritait pas toute son attention.
Il ne méritait pas grand-chose.
Ryu sourit et lui fit ainsi comprendre qu'il n'avait pas à s'en faire. Il s'apprêta à protester mais il comprit que cela ne servirait à rien. Toutefois, il espérait qu'il ne s'étalerait pas non-plus sur le sujet qu'il avait mis en place parce qu'il finirait par craquer. Ici, à la cantine, il n'en avait pas très envie. Il mangea un peu, puis répondit enfin :
« Artur ne ressent toujours rien pour moi, dit-il, Puis, je ne sais pas si tu le savais mais..., déglutit-il, Haya est morte. Haya est morte lors de l'accouchement. Il est brisé, continua-t-il après avoir pris une grande inspiration, Je... J'ai l'impression d'avoir profité de lui. »
Il grinça des dents et but un peu.
« Tu sais, j'ai tant espéré ce moment mais pas comme ça. C'est moi qui l'ai embrassé, lâcha-t-il, Mais je ne sais pas ce qui m'a pris. C'était plus fort que moi... Je récolte un peu ce que je sème. »
Bien sur que j'étais au courant pour Haya. Je l'avais pleurée, moi aussi. Elle n'était pas quelqu'un que je fréquentais pourtant. Mais j'avais surtout pleurée pour la douleur de mon ami. Pour Artur. Je suis jeune, mais je sais déjà ce que représente la perte d'un proche. La preuve en est que je n'ai plus de famille. Savoir qu'il a perdu la sienne en une nuit m'a fait presque aussi mal que la douleur que j'ai ressentie quand j'ai perdu la mienne. Je ne peux oublier Haya.
En silence, je ressasse ces vieux souvenirs tout en avalant, petite bouchée par petite bouchée, le reste de mon yaourt. Seul survivant de mon funeste repas. Derrières mes prunelles ce dispute d'anciens souvenirs désagréables. " Essaie de te mettre à sa place. " Mes dents raclèrent la cuillère en métal " Tu n’aurais pas eu besoin d'un peu d'amour, si ça t'était arrivé ? " Je lui offris un petit sourire " Je ne pense pas que tu es profité de lui. " Dis-je en faisant le signe des guillemets avec mes doigts. " Vous avez juste fait ce que vous pouviez, avec les sentiments que vous aviez lors d'une circonstance compliquée. " C'est vrai... Quand mes parents ont été assassinés par l'Héritage, j’aurais bien voulu que quelqu'un prenne soin de moi. Bon... peut-être pas comme ça, je l'accorde. Mais... juste, ne pas me sentir seule au monde. Savoir que quelqu'un t'aime peut te faire accomplir le miracle de te relever d'une pareille épreuve. Combien de nuit j'ai passée à pleurer seule dans mon nouveau lit, au foyer ? Je n'étais qu'une enfant parmi tant d'abandonné. Je ne voulais que la chaleur réconfortante des bras de mes parents. Juste de la chaleur. De l'amour. Ne pas être seule. Combler un cœur rendu béant par l'absence d'une vie arrachée... J'en aurais eu besoin, oui.
Je finis par me redresser sur mon siège. " Aller, essaye de trouver une bonne idée de cadeaux de Noël pour Artur. Il n'y a rien de tel pour effacer quelques petits pat de travers. Ta déjà une idée derrière la tête ? " Terminais-je avec un petit sourire malicieux.
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Katsumoto Ryu
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Dim 19 Fév - 11:46
La vie doit se manger pour vivre
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Il aurait aimé parler d'autres choses, de ce qui pouvait encombrer l'esprit de Ryu. Ryu était une insomniaque invétérée et souvent cela était lié aux petits problèmes de sa vie privée. Il savait qu'elle entretenait une étrange relation avec Kazuma et que cela était aussi compliqué que sa relation avec Artur. Il était clair comme de l'eau de roche que ces deux-là étaient amoureux l'un de l'autre mais jamais il n'avait entendu Ryu le dire à voix haute. Elle parlait juste de Kazuma comme d'un ami proche et avec qui elle irait refaire le monde comme lui aurait pu refaire le monde avec Artur durant leur jeunesse. Mais, Ryu, contrairement à lui, n'était pas du genre à embêter ses ami(e)s quand elle percevait que l'un d'eux n'allait pas bien. Elle était bienveillante et si généreuse. C'était assez hilarant mine de rien parce que cela aurait dû être l'inverse qui devrait être en train de se passer. Satoshi, lui aussi, était quelqu'un qui écoutait énormément mais, allez savoir, avec Ryu, il ne pouvait rien lui cacher. Ryu possédait plus en elle qu'elle ne croyait. Comme les mots justes qui réussissaient toujours à lui mettre du baume au cœur et à le faire sourire. Autrefois, Artur aurait aussi fait partie de ces personnes mais, aujourd'hui, après ce qui s'était passé, cela ne risquait plus d'arriver avant à un moment... Et qu'est-ce que c'était triste.
« Essaie de te mettre à sa place. ». Oui, essaie. La pensée lui avait vaguement traversé l'esprit mais il ne s'y était pas attardé dessus jusqu'à présent. Pouvait-il se permettre d'essayer de le faire tout de suite devant son amie ? Peut-être mais pas pendant trop de temps. De toute façon, cela lui était difficile de le faire parce que lui n'avait perdu personne. Pas comme Ryu, pas comme Artur. Mais, et s'il perdait Artur ? Que ferait-il ? Une boule se forma au creux de sa gorge et il crut qu'il allait se mettre à pleurer. Après ce qui venait de se passer, il détruirait probablement le monde.
« Tu as raison, dit-il, J'en aurais eu probablement autant besoin que lui. »
Il sourit faiblement et s'étira les bras.
« Je suis désolé, Ryu, se reprit-il, Je vais me reprendre. Je n'ai jamais perdu personne alors je ne peux pas vraiment comprendre, continua-t-il, Mais je peux éviter de m'apitoyer sur quelque chose à laquelle je n'aurais certainement jamais pu passer outre. Sincèrement, je ne regrette pas, je m'inquiète juste pour lui. Pour toi aussi. »
Il lui ébouriffa les cheveux et fit un sourire un peu plus convaincant.
« Si jamais tu as besoin, moi aussi je suis là, dit-il, Mh et pour une idée de cadeau pour Noël... Je n'y ai pas vraiment songé comme je ne m'étais pas attendu à le revoir soudainement. Et toi ?, demanda-t-il, Qu'est-ce que tu comptes offrir à Kazuma ? »
Voir Satoshi faire tant d'effort pour comprendre et faire au mieux me tira un petit sourire tendre. Ce petit bout d'homme adorable se bat si fort pour bien faire. Combien auraient déjà tourné la page, mourant sous leur ego d'être certains d'avoir bien fait ? Mais pas Toshi, non, lui il cherche toujours à faire au mieux. Encore et toujours mieux. Et ça, ça me touche profondément. " Oui... " Lui dis-je avec un sourire doux " On a tous besoins des gens qu'on aime. " Puis je rougis légèrement quand il coupa court à cette étrange ambiance qui c'était doucement installée entre nous. Les confidences posent parfois ce genre de contexte. Ça a besoin de sortir, de laisser la douleur s'échapper un bon coup. Afin de mieux repartir ensuite. On se sent alors moins seul, soutenue, comme si le poids de nos secrets devenait moins lourd lorsqu'ils étaient partagés. " T'en fais pas ! " Lui dis-je en passent une main derrière ma tête après mettre légèrement redressée, comme si on avait discrètement rompu la gravité de nos révélations. " On a tous nos petits problèmes, c'est important de pouvoir en parler, je suis là pour ça, par ce que je suis là pour toi. " C'est un peu gênant de dire ça à haute voix, c'est le genre de chose qu'on n'avoue pas tous les jours, mais j'avais tout de même besoin de le sortir. Qu'il le sache et qu'il n'en doute jamais.
Je colla sur mon visage un de mes plus beaux sourires quand il s'évertua à mettre un peu de bordel dans ma crinière de cheveux déjà franchement désordonnés. " Oui, ne t'en fais pas, ça va très bien pour moi. " Les yeux pétillant je me pencha sur le côté de ma table en le regardant, collant la cuillère dans ma bouche avec une expression amusée. Chercher des idées de cadeaux pour Artur me semblait être un excellent passe-temps. Mes turbines cérébrales c'était déjà mises en mouvements, trop heureuses de pouvoir faire marcher mon imagination. Mes yeux sombres balayèrent la salle autour de nous, comme pour vérifier qu'aucune oreille indiscrète n'était venue se greffer à notre conversation. Je me pencha encore plus en avant ,vers Toshi. " Je bosse durent mes temps libres avec Min Ho, sur le cadeau de Kazou. Je compte lui offrir un petit DVD de son enfance jusqu’à aujourd’hui. Le problème c'est que je ne peux pas récupérer les images vidéos sans l'aide de Min. " Je fis une petite grimace avant de continuer à lui chuchoter, amusée. " mais j'ai confiance en lui, il ne lui dira rien. " Je me redressa en prenant un air faussement menassent. " T'magnière, s'il le fait, je le kouick " terminais-je en miment le geste de l'étranglement sur ma propre gorge avec un petit air espiègle. Je retira la cuillère de ma bouche et observa le plafond avec un petit air songeur. " Pour Artur, que dirais-tu d'un poème ? C'est vieux jeux, je sais... Mais je pourrais t'aider à l'écrire si tu veux. " Je continuais de fixer le plafond, cherchant une autre idée que celle-là. " Ou. Hm... Une escapade romantique dans la serre ? Avec un dîner ? Il ne devrait pas y avoir grand monde là-haut le soir de Noël. Si tu veux mon avis. Et les lumières y sont belles le soir. Ça fait exotique. " Je reposa mes deux yeux sombres sur Toshi. " On pourrait retrouver toutes nos photos de classe et d'enfance qu'on a de lui. Lui rappeler le bon vieux temps, c'est un chouette cadeau, nan ? " Je croqua à nouveau ma cuillère, l'air songeuse. " Je devrais pouvoir t'en trouver de nombreuses de lui, j'ai tout gardée dans un de mes placards. " Je lui fit un petit sourire. " T'en pense quoi ? "
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Sam 8 Avr - 0:43
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Satoshi n'était pas courageux mais il n'était pas non-plus du genre à s'apitoyer sur son sort bien longtemps. Il était du genre à rejeter la faute sur lui à cause de l'éducation traditionnelle japonaise que ses parents lui avaient inculqué et à ne pleurer qu'une fois seul à l'abri de tous regards. Endosser pour mieux écouter. Cela aurait pu être une devise ou un slogan. Il était celui qui écoutait, pas celui qui parlait et il se sentait extrêmement mal à l'aise comme aujourd'hui quand il parlait de ses petits ou grands tracas quotidiens à son entourage. Mais, comme dit précédemment, il ne s'en laisserait pas moins démonter. La voilà sa force... Bien qu'il ne soit pas très brave.
Prêt à tout faire à l'avenir pour comprendre son meilleur ami retrouvé, il avait retrouvé le moral et se mit à sourire doucement quand Ryu lui communiqua qu'on avait tous besoin des personnes que nous aimions. Elle n'avait pas tort, c'était amplement vrai. Il avait passé ces dernières années sans Artur et il était vrai que la douleur de son amour non-réciproque s'était allégée. Il ne s'était pas passé un seul jour sans qu'il ne pense à lui mais il n'avait plus eu peur de lui faire face et de ne pas pouvoir lui avouer tout ce qu'il pouvait ressentir à son égard. Mais il en était venu à se demander si tout n'avait été qu'illusions. Avoir retrouvé Artur avait fait autant chavirer son cœur que de lui faire du mal. Il s'était automatiquement dit qu'il ne pourrait plus se séparer de lui à l'avenir et qu'il allait devoir être à la hauteur pour pouvoir se tenir à ses côtés après s'être éloigné de lui volontairement. Comment est-ce qu'il réussirait à se justifier de la plus juste façon qui soit ? Artur le méritait. Puis, après la conversation avec Ryu qu'il venait d'avoir, il était désormais déterminé à faire en sorte de pouvoir le comprendre un minimum et de panser son cœur blessé. C'était des mots facile à penser mais que ne serait-il pas prêt à faire pour Artur ?
« Oui, tu as raison, dit-il, On a tous besoin de personnes qu'on aime. »
Parce que c'est grâce à eux que nous existons.
Comme à son habitude, Ryu était presque aussi énergique que lui et lui fit comprendre à sa manière que si elle pouvait faire quelque chose pour lui, elle le ferait. C'était une vraie amie. Il acquiesça à ses dires et se réinstalla plus confortablement sur sa chaise en écoutant ce qu'elle comptait faire pour Kazuma pour Noël. Un vrai cadeau d'une amoureuse invétérée... Mais ça, il se garda bien de le lui dire.
« C'est vraiment génial ce que tu vas lui offrir comme cadeau, dit-il, les yeux illuminés, Ça ne m'étonne pas de toi que tu aies eu une si belle idée ! J'espère que Min Ho ne dira rien et que la surprise fera son effet, sourit-il, En tout cas, je comprends mieux pourquoi tu as l'air plus fatigué que d'habitude. Fais attention à toi. »
Malgré tout, il en rit légèrement car il voyait tellement la petite Ryu s'acharner sur le cadeau de Kazuma. Et après, ça ne se prétendait pas amoureux, mh ? Ils formeraient un si joli couple tous les deux qu'ils se demandaient quand est-ce qu'ils se rendraient compte que leur histoire avait peut-être déjà commencé. Ensuite, il écouta les idées que lui proposa Ryu quant au cadeau qu'il pourrait faire pour Artur. Est-ce que son cerveau marchait-il toujours aussi vite ? Il se remit à rire et fit signe avec des gestes de ne pas aller trop vite. Lui n'avait même pas eu le temps d'y réfléchir entre deux et peut-être n'aurait-il pas à le faire vu les idées brillantes qu'avaient eu son amie. Un poème serait intéressé mais la petite escapade romantique dans la serre aussi. Pourquoi pas les deux ?
« Je peux toujours faire les deux. Je pourrais... »
Mais il s'arrêta et repensa à une chose. N'avait-il pas quelque chose de beaucoup plus précieux qu'une lettre qu'il souhaitait donner en main propre à Artur depuis des années ?
« Mh, reprit-il, En fait, j'aurais bien quelque chose à lui donner, autre qu'un poème pour Noël. Il est déjà tout prêt et je pourrais le lui lire dans la serre en lui montrant les photos. Ce serait vraiment cool si tu m'aidais à récupérer les anciennes photos qu'on a pu prendre ensemble. »
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